Lisez simplement cette transcription du discours du diplomate
Ça fait presque huit ans que je suis ambassadeur de Russie en Guinée. Depuis le 9 mars 2011, j’observe le développement de la Guinée, la bonne dynamique de son économie qui ne cesse d’accroitre, avec des chiffres impressionnants. Ces dernières années, on a constaté la croissance entre 10,5 % en 2016 et 6 ou 7 % en 2018. Avec le pronostic de 7 % en 2019. Le PIB de la Guinée a augmenté de 8, 7 milliards de dollars en 2016 jusqu’à 11,5 milliards de dollars en 2018. Avec le pronostic de 12, 5 milliards de dollars en 2019. Connaissez-vous beaucoup de pays en Afrique qui font mieux ? Vous connaissez beaucoup de présidents en Afrique qui font mieux ? Soyons objectifs ! Soyons réalistes ! On est témoin d’une grande réussite de la Guinée et de son président, de son gouvernement dont les jeunes ministres entreront dans l’histoire de la Guinée comme génération Alpha Condé.
Sous nos yeux, la Guinée devient premier exportateur de bauxite dans le monde. Sous nos yeux, la Guinée devient le pays le plus électrifié de l’Afrique. D’une année à l’autre, on circule mieux sur les routes entre Conakry et les régions guinéennes. La Guinée a obtenu pour les 10 ans à venir 20 milliards de dollars en promesses de financements public et privé, au titre du Plan national de développement économique et social (PNDES), lors de la réunion de Paris. Un autre impératif s’impose. Il s’agit de la gestion des projets convenus avec la Chine, pour une enveloppe de 20 milliards de dollars qui seront investis dans les domaines de l’éducation, des infrastructures, de l’énergie et de l’agriculture.
Pour cette perspective, il faut de la paix. Parce que sans la paix, il n’y a pas de développement. La paix sociale d’abord, et encore un peu de patience. Pour que les bons résultats dans la macroéconomie se transforment en microéconomie, c’est-à-dire touchent le plus grand nombre de Guinéens. Beaucoup de pays dans le monde ont connu le déclin, l’essor, la relance et même le boom économique en Amérique, en Europe et surtout en Asie ces derniers temps. Il faut savoir suivre les leçons historiques de ces pays. Il faut savoir saisir le moment de l’élan pour le transformer en stabilité économique qui peut garantir la stabilité sociale et politique. C’est le moment pour la Guinée ! Il faut le saisir. Il faut que toute la population guinéenne comprenne que c’est le moment pour manifester l’unité nationale, pour manifester le patriotisme, pour dire : « Nous aussi, nous pouvons ! ». Et vous pouvez, chers Guinéennes et Guinéens ! Vous pouvez et vous devez relancer ensemble votre beau pays sous l’égide de votre président légendaire qui, en se battant toute sa vie pour la Guinée démocratique, a été emprisonné et a été même condamné à mort. Mais son destin et le destin de la Guinée ont conduit cet ancien président des étudiants africains au pouvoir suprême de la Guinée. Depuis, la Guinée est devenue Guinée d’Alpha Condé, la Guinée qui est vraiment en marche aujourd’hui. Et vous Monsieur le président, vous êtes un exemple phare pour la jeunesse guinéenne.
Malheureusement, le principe d’alternance qui domine beaucoup de constitutions dans le monde- mais pas toutes heureusement-impose la mentalité de revanche. « C’est notre tour. Maintenant, c’est nous qui devons diriger le pays ». Mais pourquoi, si en général tout va bien et que la perspective est bonne ? « Mais parce que c’est tout simplement notre tour. Et on va s’imposer même par la force, par la violence, par la provocation, par le mensonge ». C’est ça la philosophie qui inspire certaines personnalités pour exécuter à la lettre certains articles de certaines constitutions. Mais les constitutions ne sont ni dogme, ni Bible, ni Coran. Les constitutions s’adaptent à la réalité. Mais pas les réalités qui s’adaptent aux constitutions. Même chez les Chrétiens, il y a le nouveau Testament et l’ancien Testament. Comme résultats, les activités économiques et sociales avaient été bloquées il n’y a pas longtemps dans ce pays, surtout à Conakry, par des mots d’ordre imposés aux populations par la menace et l’intimidation. Oui, votre Excellence, Monsieur le président, vous avez entièrement raison quand vous dites : « L’Etat qui est garant de la protection des citoyens et de leurs biens, ne peut pas rester sans réponse. C’est pourquoi les PA ont été créés dans les zones de turbulence pour protéger les populations contre les fauteurs de trouble. D’autre part, des dispositions ont été prises pour dissocier les manifestants casseurs dont le seul but est de semer le désordre ». Nous vous soutenons Monsieur le président, parce que c’est aussi notre sécurité. C’est aussi nos conditions de travail dans votre pays. Nous soutenons votre appel au dialogue pour aplanir les contradictions politiques et sociales. Nous vous soutenons entièrement quand vous dites : « Il nous reste à relever ensemble les défis dans la fraternité, le respect des institutions et dans un esprit de concorde nationale ». C’est surtout important juste après la célébration, le 2 octobre 2018, du 60ème anniversaire de l’accession de la Guinée à la souveraineté nationale et internationale. Vous avez raison quand vous dites : « C’est un événement qui est pour nous tous l’occasion de rendre un hommage exceptionnel aux héros de la cause africaine et aux grandes figures de notre pays ». Vous avez raison quand vous dites : « En 1958, tous les leaders politiques de la Guinée avaient surmonté leurs ambitions personnelles pour s’exprimer en faveur de l’accession du peuple de la Guinée à sa souveraineté nationale ». Cet exemple de patriotisme reste aujourd’hui pour le peuple guinéen une valeur essentielle pour la consolidation de l’histoire de votre pays. Je vous citerai encore Monsieur le président : « La Guinée sera ce que nous voulons qu’elle soit. Et je reste convaincu que chacun d’entre nous souhaite le meilleur pour notre pays ». Vous avez entièrement raison, votre Excellence Monsieur le président. Nous, membres du corps diplomatique, nous aussi, nous souhaitons le meilleur pour votre pays. Bonne chance votre Excellence ! La Guinée a besoin de vous, surtout aujourd’hui. Et comme le dit le dicton populaire russe : « On ne change pas les chevaux au passage d’un cours de rivière ». Actuellement, la Guinée est dans ce passage. Soyez avec elle, cette belle et riche femme. La vie continue !
Propos transcrits par Boubacar Sanso BARRY sur ledjely.com