Sur sa page Facebook, l’ancien bâtonnier du barreau de Guinée Maître Mohamed Traoré a dépecé l’argumentaire des partisans de la révision ou changement de la Constitution de 2010…
Dans la plupart des pays africains où l’on a supprimé la règle relative à la limitation du nombre de mandats présidentiels, celle-ci était fixée par une constitution. Une constitution adoptée par voie référendaire et contenant tous les principes universellement admis en terme de démocratie, d’État de droit, de droits et libertés et fondamentaux. Changer ou réviser une constitution n’obéit donc pas obligatoirement à un objectif d’amélioration ou d’adaptation de celle-ci aux réalités du pays comme on le prétend souvent. En Afrique, il y a très souvent des calculs politiques dans les toutes les entreprises de changement ou révision constitutionnel. Autrement dit, même lorsqu’une constitution est globalement satisfaisante, l’on trouvera toujours des arguments pour y introduire des dispositions que l’on veut ou en extraire celles qui gênent.
En Guinée, l’argument qui est brandi par les “sirènes révisionnistes” est le défaut de légitimité de la constitution de 2010. Si ce n’est que cela, pourquoi associer cette question à l’idée d’un projet de 3ème mandat ? Cette constitution n’a pas été soumise au référendum. L’on est tous unanimes sur ce point. Mais cela doit-il servir de prétexte pour faire sauter le verrou relatif à la limitation du nombre de mandats présidentiels ?
En tous les cas, la constitution de 1990 avait été adoptée par référendum, mais cela n’a pas empêché les partisans du “koudaïsme” de supprimer les dispositions relatives à la limitation du nombre de mandats présidentiels.