Monsieur le Président de la République de la Côte d’Ivoire, ancien vice Gouverneur et ancien Gouverneur de la BCEAO, ancien Directeur Général du FMI pour l’Afrique, ancien Conseillé économique de 120 pays à travers le monde qui ont tous sombrés dans la faillite.
Monsieur le Président
Lors de votre intervention sur les médiats, vous avez affirmé que : le Franc CFA est une monnaie africaine depuis 1960, c’est une propriété des Africains. Que le débat sur le FCFA est un faux débat.
Nous sommes une fois de plus dans l’obligation de vous enseigner sur les fondements d’une monnaie et l’histoire du FCFA.
Au plan juridique « la propriété « est » le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue » (article 544 du Code civil français)
Permettez-nous de vous informer que le FCFA ne nous appartient pas!
Tout simplement parce que battre monnaie relève purement de la volonté du peuple ou bien de ses représentants.
Il existe trois classes de citoyens qui interviennent dans la création d’une monnaie, ce sont :
1-) Les experts qui mettent leur expertise au service du politique pour l’intérêt du peuple, pour démontrer les avantages et les inconvénients d’avoir une monnaie propre au peuple.
2-) Le politique à son tour, étudie le contexte géopolitique nationale et internationale, les capacités du peuple à assurer la survie d’une monnaie souveraine, l’observation de critères de convergence quand il s’agit d’une Union Monétaire, c’est à dire l’appartenance à une Zone Monétaire Optimale (ZMO) (selon les termes de Mendel 1961)…
Le politique n’ayant pas le dernier mot, fait appel à l’unique souverain : Le Peuple.
3-) Le peuple en dernier ressort, par référendum ou par ses représentants, décide si oui ou non il veut sa monnaie.
Exemple: Le 20 septembre 1992, avant que la France ne rejette le franc français pour l’Euro, le peuple français a été appelé par référendum et à 51%, le peuple français a rejeté le Franc français pour l’Euro.
Nous avons vu tout récemment la Grèce qui a fait pareil pour rejeter l’Euro.
Nous avons parcouru toutes les constitutions des pays Africains du FCFA, il n’existe dans aucune constitution, ni dans aucun journal officiel un seul article ni un seul décret qui reconnaissent le Franc CFA comme étant la monnaie du peuple Africain.
Le Franc CFA n’est pas un héritage colonial mais une monnaie coloniale contrairement à la langue française qui est reconnue dans toutes les constitutions des pays Africains francophones comme étant la langue officielle.
Le seul décret au monde qui reconnait le FCFA c’est : l’article 3 du décret N° 45-0136 du 26 décembre 1945. Les signataires de ce décret furent : Charles de GAULLE, Président du Gouvernement provisoire, René PLEVEN, Ministre des finances et Jacques SOUSTELLE, Ministre des colonies.
Monsieur le Président
Nous vous informons également que la BCEAO que vous aviez dirigé en tant qu’employé du trésor français, n’est pas juridiquement reconnue sur le marché international et la France seule a le pouvoir de vendre et d’acheter le franc CFA sur l’échiquier international.
La BECEAO n’a jamais participe à la conférence internationale sur la monnaie organisée par le FMI . Les Zones CFA ont toujours été représentée par la France chaque première semaine du Mois d’Octobre de chaque année de la conférence internationale sur les monnaies.
Et Pour mémoire :
1-) Le rapport d’information N°2907 produit par l’Assemblée Nationale de France dit que c’est : » La Banque de France qui achète et vend quotidiennement les devises sur le marché des changes pour le compte des Institutions d’émissions africaines »
2-) Edouard BALLADUR ancien Ministre d’État de l’Économie, des Finances et de la Privatisation et ancien Premier Ministre Français disait que : « le FCFA a été dévalué à l’initiative de la France »
3-) Le Vendredi 30 Septembre 2016 à Bercy, le Ministre de l’économie et des Finance Français Michel SAPIN avait réunis ses homologues des 14 Pays du Franc CFA pour « échanger sur les grands enjeux économiques et monétaires d’intérêt commun. »
Cette rencontre avait un autre objectif : les tenir informer de la tenue des assemblées du FMI et de la Banque mondiale organisées dans la première semaine du mois d’octobre 2016 avec la participation de toutes les monnaies officielles du monde entier à Washington avec pour thème: “Croissance, investissement, développement…“ Le grand absent représenté par la France était : le franc CFA, une monnaie au service de la France depuis plus de soixante-dix ans.
Monsieur le Président
Vous nous parlez de la technicité de la monnaie et de sa stabilité. Voyons le point de vue de ceux qui ont créé le FCFA
Le Même Édouard BALLADUR disait que: « la monnaie n’est pas un sujet technique, mais un sujet politique qui touche à la souveraineté et à l’indépendance des États ».
Dans la Constitution des États-Unis d’Amérique, Section 8 de l’article1 : « Le Congrès aura le pouvoir de battre monnaie, d’en déterminer la valeur. »
Thomas Jefferson, le 3ème président des États-Unis déclarait : [« Une banque centrale privée qui émet la monnaie publique du peuple est une menace plus grave pour sa liberté qu’une armée dressée. »
Il continue en 1791 : « Si les colonies américaines permettent d‘aventure aux banques privées de contrôler l‘émission de la monnaie, alors ces banques passeront par l‘inflation puis la déflation pour priver le peuple de ses biens. Jusqu‘à ce qu‘un matin, leurs enfants se réveillent en ayant perdu leur maison et les terres que leurs pères avaient exploitées. » ]
Monsieur le Président
Les textes économiques sur lesquels vous vous basez pour défendre le Franc CFA ont été tous élaborés par la France. Et jusqu’aujourd’hui la BCEAO, la BEAC, la BCC sont les seules Banques Centrales au Monde qui n’ont pas le droit de garder leur or en leur seins faisant ainsi de la France la 5ème réserve d’or au Monde derrière l’Italie.
Si vraiment les autorités Françaises étaient intelligents, ils auraient pu choisir quelqu’un d’autre pour défendre le FCFA.
Nous n’avions pas encore croisé une seule phrase qui parle d’économie dans un article publié par vous. Vous n’aviez jamais été paraphrasé dans une école d’économie. Les 120 pays dans les quels vous aviez été conseillé économiques sont les derniers au monde dans le classement.
Bonne lecture.
Œil D’Afrik
Le Président
Larba Israël LOMPO