L’ancienne ministre de l’Économie affirme que les femmes apporteraient de nouvelles compétences et contribueraient à accroître la productivité de certains pays.
Dans une interview accordée à The Guardian, Christine Lagarde a déclaré que certains pays pourraient voir leur économie «boostée» de 35% s’ils tiraient davantage profit des compétences que les femmes ont à offrir.
Réduction des inégalités et croissance plus forte
Un constat d’abord remarqué dans les banques, rapporte la directrice du FMI. «Nous avons observé que plus il y a de femmes, plus les réserves de capital des banques sont grandes, plus le nombre de prêts non-productifs est réduit et plus les indices de risques sont faibles. Ce n’est pas une causalité mais c’est une forte corrélation», note-t-elle.
Des bénéfices dont profiteraient également les grandes entreprises. Selon l’ancienne ministre, les femmes apporteraient de nouvelles compétences tout en contribuant à accroître la productivité des entreprises, notamment en Turquie, en Malaisie et en Arabie saoudite, où lutter contre le sexisme au travail pourrait stimuler l’économie de 35% en moyenne. Sans parler d’une parfaite égalité des sexes dans le milieu du travail qui permettrait «une croissance plus forte, une réduction des inégalités, une amélioration de la vigueur de l’économie et un pays plus diversifié et axé sur les exportations».
En vidéo, les femmes travaillent 39 jours de plus par an que les hommes
Les femmes travaillent 39 jours de plus par an que les hommes
Selon le rapport « Gender Gap » du Forum Economique Mondial, les femmes travaillent en moyenne annuelle 39 jours de plus que les hommes.
Emplois spécifiques interdits
Mais si les mentalités tendent peu à peu à évoluer sur le sujet, le chemin est encore long. Selon Christine Lagarde, 88% des pays du FMI avaient inscrit des restrictions contre les femmes au travail dans leur constitution ou loi. «Certains interdisent toujours aux femmes d’occuper des emplois spécifiques», ajoute-t-elle, précisant que 59 pays ne disposent toujours pas de lois contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Et d’ajouter : «Il existe encore 18 pays dans lesquels les femmes n’ont pas le droit de travailler librement.»