Neuf (9) ans après le scrutin présidentiel à deux tours de 2010, la directrice de campagne d’alors du Président Alpha Condé, n’a jusque-là pas bénéficié d’un décret à la dimension du rôle immense qu’elle avait joué.
Ce dimanche, à lire entre les lignes des mots de la présidente de la Coalition des Filles et Femmes de Guinée (COFFIG), celle-ci a semblé être déçue des résultats de l’homme, qu’elle a présenté aux guinéens, comme un messie, eu égard les promesses prises en 2010.
« J’ai été directrice de campagne du Président Alpha Condé en 2010 et j’en suis fière… Je ne sais pas pourquoi il m’a choisi, mais je sais que ça en a pris du temps, on m’a envoyé des délégations et des délégations, ça a été une longue discussion… J’avais pensé que le parcours de l’homme, son histoire, qu’il pouvait être un espoir. C’est pourquoi, malgré, toutes les sollicitations, je n’ai pas accepté d’aller ailleurs, j’ai dit à ce peuple (en 2010), que c’est le meilleur, je n’ai pas la capacité ni la moralité de venir dire autre chose. Je me sens aussi titulaire de ce pouvoir, j’ai risqué ma vie … », a expliqué Makalé Traoré, avant de rajouter que, c’est légitime qu’elle dénonce ce qui ne va pas, car, selon ses mots, elle se souvient encore des promesses qui ont été prises en 2010.
Plus loin, la présidente de la Coalition des Filles et Femmes de Guinée (COFFIG), a affirmé qu’elle a, elle même, cherché à savoir auprès du Chef de l’Etat, les raisons qui l’ont amené à l’écarter de la gestion du pouvoir.
« Quand j’ai posé la question au professeur Alpha Condé, il n’a rien dit d’un acte qui venait de moi. À l’époque, la clarification était importante pour moi, c’est pourquoi j’ai posé moi-même la question. Je lui ai donc demandé pourquoi il nommait les gens autour de moi, alors que c’est moi qui ai dirigé sa campagne. Pour répondre, il a parlé d’équilibre de régionalisme, mais rien qui touchait ma compétence ou ma moralité. C’est à partir de ce jour (le 11 janvier 2011), j’ai tourné la page… Mais j’ai une conviction, si je n’avais pas été femme, l’attitude aurait été différente. Si je n’avais pas été quelqu’un qui n’était pas juste, qui rapportait, peut-être que ça se serait passé autrement », a-t-elle dit.
C’était à l’occasion de l’AG Fouti-Lafidi, ce dimanche 10 mars 2019, où elle était une des invitées, pour célébrer à leur manière, les femmes guinéennes.
MohamedNana BANGOURA