Le journaliste et spécialiste du Sport, Amadou Diouldé Diallo en veut au Premier ministre qui, de son point de vue, a commis plusieurs fautes à travers la signature de la liste des membres du Comité d’organisation de la Can 2023 en Guinée. Que vient faire le PDG d’une société minière sur cette liste alors que le président de la fédération est encore vivant ? Pourquoi Blasco Barry, lui qui serait sous contrôle judiciaire ? Pourquoi le ministre des Sports comme président ? Autant de questions qu’il se pose avant de dégager ce qui devait être fait, selon son expérience.
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Guinee114.com: comment réagissez-vous à la sortie de la liste de membres du COCAN ?
Amadou Diouldé Diallo: je ne le reconnais pas en tant que citoyen, c’est mon droit. Parce qu’en Guinée, moi je ne sais pas quand est-ce qu’on va faire les choses dans la normalité ? On ne peut pas créer un comité de pilotage présidé par un ministre des Sports, ça n’existe nulle part. D’abord, c’était un décret pour le COCAN, je suis bien placé aujourd’hui pour avoir raison, parce que quand on a mis en place le premier COCAN, j’avais dit qu’il était mal fait, qu’il était constitué d’hommes d’affaires, alors que dans tout les pays du monde, la première opération à faire, c’est la reconnaissance aux athlètes.
Je ne reconnaitrai un comité de pilotage ou un comité d’organisation d’une coupe d’Afrique que lorsque cette institution, cette organisation, sera présidée par Souleymane Chérif. Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas le meilleurs des Guinées, mais sur le plan du sport, c’est le plus titré des Guinéens, c’est lui qui a eu un ballon d’or, donc c’est l’athlète le plus confirmé, l’olympien que nous avons. Tant que ce comité n’est pas présidé par Souleymane Chérif, ballon d’or africain, moi je ne le reconnaitrai pas et je me battrai par les voies légales pour que cela soit.
Ce qui a été valable pour Platini en France, valable pour Becken Boeur en Allemagne, valable pour le roi Pelé au Brésil lorsqu’il s’est agi des jeux olympiques de Rio, doit être valable pour la Guinée. Ce sont les athlètes qui ont mouillé le maillot, qui ont été blessés, qui ont eu des moments difficiles dans leur vie. Et puis, la plus part d’entre eux n’arrivent même pas à joindre les deux bouts. Ça, on ne va pas l’accepter, nous n’avons pas le pouvoir de signature, mais nous avons le pouvoir de la dénonciation, sur le plan national et sur le plan international.
On ne peut pas mettre un comité de pilotage présidé par un ministre des Sports, ce n’est pas son rôle, il a trois départements réunis en un : sports, culture et patrimoine historique. C’est un gros département, il a vraiment à faire que de présider un comité de pilotage d’une coupe d’Afrique des Nations.
Et on montre à la face du monde qu’on ne met pas du sérieux. C’est un décret qui a mis le comité d’organisation en place, ce décret-là est annulé, c’est maintenant un arrêté qui met en place un comité de pilotage. Quel message vous envoyez aux gens pour dire : Ah ! Maintenant la coupe d’Afrique est sérieuse chez nous. Donc, je dis que ce n’est pas l’affaire du ministre des Sports.
Et après, on prend un PDG d’une société, pour en faire un vice-président à la place du président de la Fédération Guinéenne de Football. Protocolairement, après le ministre des Sports dans la gestion du football, c’est la fédération.
A ce niveau-là, vous mettez un homme d’affaires, vous mettez le président de la fédération comme 2ème vice-président. Encore que le président de la fédération lui-même ne doit pas appartenir au comité de pilotage ou au comité d’organisation. Et le ministre et le président de la fédération doivent constituer ce qu’on appelle la case de veille. Le comité qui est en place, doit faire la restitution du travail qui a été fait pour faire une évaluation, pour savoir où on en est et remonter les informations au niveau du pouvoir pour prendre des dispositions, pour apporter des corrections et se projeter dans l’avenir en fonction du travail.
Aujourd’hui, si vous me demandez, le président serait Souleymane Chérif, Dr Baba Sacko est là, vice-président de la fédération guinéenne de football, président de la fédération guinéenne de football pendant plus de 15 ans, membre du bureau exécutif de la CAF, président de la commission médicale de la CAF, président de la commission méridienne de la CAF.
Maintenant, vous prenez un homme d’affaires parce qu’il gère de la Bauxite de l’autre côté, pour faire le vice-président. Qu’est-ce qu’il a apporté ? S’il a apporté quelque chose est-ce qu’il s’occupe du sport dans le Kakandé où il exploite la bauxite?
Il faut qu’on arrête ! Petit Sory est là, meilleurs ailier droit à la mini coupe du monde en 70 au Brésil avec Maxime. Si on parle du football, lui il ne peut pas être dans le comité ? Deuxième chose : vous prenez un Blasco Barry, vous mettez dans la commission de pilotage, il est sous contrôle judiciaire, je suis déçu du Premier ministre. Il est sous contrôle judiciaire suite à la plainte de la fédération guinéenne de football contre lui, contre Salifou Super V et Morton, il a fait 45 jours à la maison centrale, le dossier est pendant à la justice.
En aucune manière il ne doit être dans une organisation sur le plan nominatif et même électif, jusqu’à ce que le procès ait lieu. Mais on le prend, je ne sais pas qui l’a proposé ? Mais c’est lui qui a signé que je condamne. Le Premier ministre qui, quand même, depuis sa sortie d’école est dans les arcanes de l’Etat, grand commis de l’Etat. Je sais que ce n’est pas lui qui a proposé, c’est le ministère. Mais il doit regarder avant de signer, il a suffisamment de conseillers.
Tant que la justice n’a pas donné son verdict : Salifou superV, Blasco Barry et Morton ne doivent pas figurer sur une liste de quoique ce soit dans ce pays. Si vous mettez Blasco, en ce moment mettez Salifou. Si vous le mettez dans le comité de pilotage, lui n’était que secrétaire général, prenez alors SuperV, vous le mettez, parce que c’est un ancien président de la fédération.
Et j’apprends qu’Amadou Diaby le premier vice-président de la fédération aurait dit qu’il ne siégera pas dans le comité de pilotage avec Blasco, si c’est vrai, il a parfaitement raison. On n’est pas d’accord sur beaucoup d’autres points, mais c’est le débat entre citoyens guinéens. Si c’est vrai, je partage son avis, donc s’il s’assume, ça veut dire qu’il est plaignant parce que c’est la fédération qui est plaignante et il tient à aller jusqu’au bout, ça c’est courageux.
Et il parait que le président de la fédération aurait réagi de la même manière. Selon les informations qui me sont parvenues, il dit qu’il ne siégera pas dans ce comité parce qu’il considère qu’il est mal fait. Et ensuite, pour la même raison au sujet de Blasco, ça aussi je l’ai appris, il reste a confirmé. Donc, l’un dans l’autre, il faut annuler, renvoyer ce comité de pilotage, s’asseoir, mettre Souleymane Chérif président du comité de pilotage de la coupe d’Afrique 2023. Tant que cela n’est pas fait, je me battrai, je demande à la presse de se lever, de se mobiliser pour ça.
A suivre la suite…
Entretien réalisé par Alpha Amadou Diallo pour Guinee114.com