Mis au défi après un nouveau samedi marqué par de fortes violences en marge du 18e samedi de mobilisation des gilets jaunes, l’exécutif a dit vouloir « tirer toutes les conséquences des dysfonctionnements » du dispositif de sécurité et prépare sa riposte. Et cette fois, l’exécutif veut frapper fort.
« Je veux qu’on analyse les choses, et que, dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n’advienne plus », avait déjà déclare Emmanuel Macron samedi soir, rentré plus tôt de son week-end de ski.
Alors que l’opposition multiplie les accusations de « laxisme », le rendez-vous est donc donné. Le Premier ministre a promis qu’il ferait des propositions au chef de l’État dès ce lundi en fin de matinée, à 11h30.
Le président « ulcéré », prêt à agir
Au terme d’une réunion de crise organisée à Matignon ce dimanche soir, un proche de la majorité confiait qu’Emmanuel Macron est « ulcéré » par les violences qui ont eu lieu samedi. Cette source assure aussi que le chef de l’État est déterminé à agir et à montrer aux Français qu’il y aura un « avant et un après » le samedi 16 mars. Samedi déjà, Macron réclamait des « décisions fortes » pour répondre à ce nouveau saccage parisien.
Selon nos informations, plusieurs membres de la majorité et des proches du chef de l’État plaident pour que des têtes tombent. Le nom du Préfet de Police de Paris, Michel Delpuech, circule déjà. « Il aurait dû démissionner après le saccage de l’Arc de Triomphe », grince par exemple un pilier de la Macronie.
Interdiction de manifester sur les Champs?
Enfin, plusieurs pistes ont d’ores et déjà été évoquées pour qu’un tel niveau de violences ne se reproduise pas les samedis à venir. Selon des proches d’Emmanuel Macron, la première mesure consisterait à sécuriser des zones bien précises, « a minima pour le symbole, la quiétude des commerçants et des Parisiens ». Selon nos informations, une interdiction de manifester sur la célèbre avenue des Champs-Élysées serait même envisagée.
Autre chantier sur lequel l’exécutif planche, l’organisation et la doctrine du maintien de l’ordre. Malgré la présence d’un important dispositif de policiers et de gendarmes samedi dernier, les forces de l’ordre ont éprouvé beaucoup de mal à contenir les éléments ultra violents des cortèges de gilets jaunes.
La question des suites judiciaires a également été abordée comme moyen de marquer les esprits et d’enrayer la violence. Un membre de la majorité confie par exemple ne plus exclure l’alourdissement des peines pour ceux qui appellent à des actes violents comme cela a pu être le cas pour les porte-parole des gilets jaunes Éric Drouet ou Maxime Nicole.