Menaces de licenciement à l’OGP : pourquoi vouloir grossir les rangs des chômeurs ?
En prenant les rênes de la Guinée en 2010, le Professeur-Président Alpha Condé a placé l’emploi, notamment celui des jeunes, au cœur de ses priorités. Et Dieu seul sait que l’actuel locataire de Sékhoutouréyah a pris à ce jour et continue de prendre des initiatives pour résorber le trop-plein de chômeurs dans son pays. Sous son magistère, des concours de recrutement à la fonction publique ont été organisés à l’intention des centaines, voire des milliers de sortants des universités et autres écoles professionnelles. Les directions des EPIC (établissement public et industriel à caractère commercial) et des EPA (établissement public à caractère administratif) ont mené elles aussi des politiques de recrutement pour réduire le chômage chronique. C’est ce qu’avait fait l’OGP alors qu’il était dirigé par Paul Moussa Diawara. Pour plus d’efficacité et de rendement, l’Office guinéen de publicité, sous la conduite de ce jeune cadre, a entrepris des réformes courageuses. De nombreux emplois ont été créés aussi bien à Conakry que dans les villes de la Guinée profonde. Ce qui, on le sait, était en droite ligne avec la politique du président Alpha Condé dont l’une des priorités est la création de nombreux emplois directs et indirects pour ses compatriotes au cours de ses mandats. Mais la suite, on la connaît. Malgré son bilan plutôt élogieux à la tête de l’OGP, Paul Moussa Diawara a été relevé de ses fonctions de Directeur général, dit-on, pour cause de malversations. Pour lui trouver un remplaçant, le président de la République et son Premier ministre ont jeté leur dévolu sur Ibrahima Capi Camara, par ailleurs Directeur du Grand Hôtel de l’Indépendance (GHI). Malheureusement, il y a quelques jours, le successeur de Paul Moussa Diawara, au lieu de continuer à préserver ou à créer des emplois, a décidé de diminuer le nombre de travailleurs de l’OGP. « C’est 30 personnes qui étaient censées faire fonctionner l’OGP, mais, ce nombre a vite grimpé. On s’est retrouvé avec 155 travailleurs. Et il se trouve aujourd’hui avec des bureaux remplis de personnes, parce que les gens n’ont rien à faire. Et cette réalité est propre à Conakry, qu’à l’intérieur du pays. C’est pourquoi en commun accord avec le syndicat, nous avons décidé de remercier certains personnels. Et ce remerciement sera fait par deux manières. Les travailleurs qui vont décider de quitter volontairement l’OGP, chacun d’eux percevra un montant de 20 millions comme prime de séparation. Et ceux qui ne décideront pas de quitter volontairement, seront soumis à un test selon les besoins de l’entreprise », a déclaré Ibrahima Capi Camara sur les ondes d’une radio privée de la place.
Pour beaucoup, le Directeur général de l’OGP serait bien inspiré de suivre l’exemple de son prédécesseur qui a cru devoir recruter au fil des années et selon les besoins pour augmenter le rendement de l’Office. En tout cas, ce n’est pas en jetant des centaines de travailleurs dans la rue que M. Ibrahima Capi Camara pourra aider le président Alpha Condé à résorber le trop-plein de chômeurs en Guinée. A méditer !
IBRAHIMA SORY CISSE