AG de l’UFDG : une sortie ratée de Chérif Bah, ancien gouverneur de la BCRG L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu son assemblée générale hebdomadaire le samedi 30 mars à son siège, à Commandayah-Minière. Une occasion qu’a cru mettre à profit, Ibrahima Chérif Bah, ancien gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), aujourd’hui vice-président de l’UFDG chargé des Relations extérieures et de la Communication, pour se poser maladroitement en donneur de leçons en matière de libertés, et, avec une bonne dose de mauvaise foi, peindre en noir la gouvernance Alpha. Il a ainsi abordé entre autres le cas du journaliste Lansana Camara, Directeur de publication du site d’informations ‘’Conakrylive.com’’, accusé de diffamation par le ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger. Une accusation qui, au regard de la loi sur la dépénalisation des délits de presse en Guinée, ne devrait pas le conduire en prison. «Alpha Condé veut museler la presse. Si nous laissons nous faire, nous serons tous victimes d’une dictature féroce qui va nous bâillonner…Ce régime-là n’a pas de légitimité suffisante. Il pèse 18% depuis 2010. De ce fait, il se fonde sur la violence, la fraude électorale pour rester au pouvoir, l’occupation militaire de l’espace du territoire et tout ce que nous avons connu. Rappelez-vous, ils ont tué à Galakpaye, à Womey, à Zogota, ils ont tué à Conakry des militants pacifiques. Un tel régime veut encore se maintenir pour un troisième mandat dans un système de pouvoir à vie. Nous ne sommes pas d’accord.», a-t-il martelé devant les militants de l’UFDG.
Une sortie d’autant plus surprenante que Chérif Bah est loin d’être un modèle pour toutes celles et tous ceux qui l’ont côtoyé ou pratiqué.
Sous Lansana Conté, pour espérer gagner indument des avantages considérables et rester dans les bonnes grâces de la présidence de la République, aussi longtemps qu’il le souhaitait, Ibrahima Chérif Bah s’est fait passer pour un cadre loyal, natif de Koba (Boffa), en Basse Côte. C’est ainsi qu’il réussira à se faire nommer au très stratégique poste de Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG). Mais après son limogeage, il changera de camp politique et de discours. Aujourd’hui, pour des raisons qui lui sont propres, il se présente comme un fils de Pita et occupe le poste de vice-président de l’UFDG chargé des Relations extérieures et de la Communication.
De l’avis des observateurs avertis de la vie sociopolitique guinéenne, Ibrahima Chérif Bah aurait dû aussi rappeler à son auditoire les faits suivants : l’assassinat du journaliste Koula Diallo au siège de leur parti ; les scandales à répétition qui ont secoué la BCRG pendant qu’il était gouverneur de cette institution ; les propos désobligeants tenus contre Elhadj Sékhouna Soumah et l’imam Mamoudou Camara de Kindia, deux notables de la Basse Côte (qu’il a fini par renier au profit de Pita ); les conditions dans lesquelles il a été bombardé vice-président de l’UFDG en lieu et place de Bah Oury, le fondateur du parti.
IBRAHIMA SORY CISSE