Nommée le 20 février dernier cheffe de Cabinet de Cellou Dalein Diallo, Nadia Nahman semble de plus en plus s’arroger, avec une certaine arrogance, le droit de s’en prendre à toutes celles et à tous ceux qui n’ont pas la même position qu’elle et son parti (UFDG) sur la nécessité ou non d’une nouvelle constitution pour notre pays.
Après avoir traité de profanes, d’ignorantes, de naïves et de manipulées les braves femmes qui, le 8 mars dernier, se sont ouvertement prononcées en faveur d’une nouvelle Constitution, Nadia Nahman s’est attaquée la semaine dernière, par voie de presse et gratuitement, à Malick Sankhon, dont le seul crime à ses yeux est de s’être déclaré clairement en faveur d’une nouvelle constitution. Pour avoir adopté cette position, la cheffe de cabinet de Cellou Dalein Diallo présente alors l’actuel Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) comme un pyromane, un homme qui n’aime pas la Guinée.
Or, il lui suffirait seulement de s’intéresser au parcours de cet homme républicain dans l’âme pour se rendre compte de sa méprise.
Entre les deux tours de la présidentielle de 2010, Malick Sankhon, celui qui était alors le président de LCC (La Cause Commune) a été parmi les tout premiers leaders politiques à se ranger, par conviction, derrière le candidat du RPG. Il jouera un rôle de premier plan dans la mise en place de l’Alliance Arc-en-ciel. Une alliance électorale qui, on le sait, réussira à conduire le Pr. Alpha Condé au palais Sékhoutouréya. Et depuis, Malick Sankhon n’a ménagé ni ses efforts ni ses moyens pour tirer le parti présidentiel vers le haut et faire, de façon continue, la promotion de la politique du chef de l’Etat aux quatre coins du pays et à l’international. C’est ce qui lui vaut certainement cette inimitié, cette haine viscérale auprès des proches du principal opposant au Professeur-Président Alpha CONDE.
Contrairement à M. Sankhon, Cellou Dalein Diallo, le mentor de Nadia Nahman, a jusqu’ici versé outrageusement dans la victimisation et le communautarisme. En tant que chef de file du principal parti de l’opposition, cet ancien Premier ministre de Lansana Conté limogé pour ‘’faute lourde’’ ne se plaît-il pas souvent à inciter implicitement ses militants à la violence ? L’on se rappelle encore son fameux ‘’Êtes-vous prêts à mourir ?’’. Nadia Nahman serait donc bien inspirée de balayer d’abord devant la porte de son patron, Cellou Dalein Diallo.
Ce n’est un secret pour personne, cette constitution en vigueur en Guinée a été concoctée par les membres du CNT mis en place sous la transition militaire, sans que le peuple n’ait son mot à dire. De l’avis de tous les spécialistes du droit, il aurait fallu un référendum pour donner l’opportunité et la possibilité au peuple de se prononcer librement sur un sujet aussi important que celui traitant de la Loi fondamentale qui le régit.
Sur les ondes des radios, les plateaux de télévision, les sites d’information, ou dans les colonnes des journaux, des personnalités politiques ou indépendantes n’hésitent plus aussi à dire ‘’oui’’ à l’avènement d’une 4ème République en Guinée.
Le Gouvernement n’aura finalement d’autre choix que d’organiser, dans les formes et les conditions prévues par les textes de lois, un référendum transparent de bout en bout pour départager les partisans et les contempteurs d’une 4ème République. Mais pas de place pour les attaques et les débats de personne. A bon entendeur salut !
Ibrahima Sory CISSE