Décidément, par les temps qui courent, l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), la principale formation de l’opposition guinéenne, semble avoir choisi de se distinguer par des bourdes et des fautes graves dans sa communication politique.
Il y a eu d’abord l’honorable Ousmane Gaoual Diallo, le coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, qui, lors d’une sortie devant les militants de son parti, s’est permis de déclarer que s’il n’y a pas d’élection en 2020, Cellou Dalein Diallo, son mentor, sera installé à Sékhoutouréyah par un coup de force, quel que soit le prix à payer. Une sortie qui, comme il fallait s’y attendre, a fait couler des flots d’encre et de salive dans le pays.
Par la suite, c’est Cellou Dalein Diallo, le président du parti, sur les plateaux de TV5 Monde, qui a laissé entendre qu’il a puisé dans son budget de chef de l’opposition pour aider des partis de l’opposition à faire face à des frais de campagne. Ce qui a été balayé d’un revers de la main par le PEDN de Lansana Kouyaté qui, par la voix de son porte-parole, a indiqué qu’il n’a reçu aucun franc de Cellou Dalein Diallo. L’UFD du ministre d’Etat Aboubacar Sylla a dû, pour sa part, publier un communiqué pour réagir à cette sortie à charge contre leur champion.
L’ancien Premier ministre de feu le général Lansana Conté ne s’est pas gêné aussi de dire que la révision constitutionnelle de 2001, dont il a été un promoteur attitré en Moyenne Guinée, a été une erreur. Ce qui fait dire à beaucoup d’observateurs que le patron de l’UFDG n’est pas bien placé pour s’opposer à un projet de nouvelle constitution en Guinée. Les Guinéens ne sont ni dupes ni amnésiques.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, c’est le vice-président de l’UFDG, Dr Fodé Oussou Fofana, qui entre lui aussi dans la danse en invitant les militants et sympathisants de son parti au Jihad. « Faites vos ablutions et dites au Tout-Puissant que vous êtes en train de faire du Jihad. Ensuite, retrouvons-nous à la Cour d’Appel de Conakry », a-t-il osé dire lors de la dernière assemblée générale hebdomadaire de l’UFDG. En réaction, une plateforme de la société civile, en l’occurrence la Maison des Associations et ONG de Guinée a jugé nécessaire de porte plainte contre le président du groupe parlementaire des Libéraux-Démocrates.
Comme on le voit donc, au lieu de tenir un discours républicain, rassembleur et responsable, les premiers responsables du principal parti d’opposition se plaisent à commettre de graves erreurs de communication, à leurs risques et périls politiques.
IBRAHIMA SORY CISSE