Huit (8) personnes en service à la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG) sont poursuivies au tribunal correctionnel de Dixinn pour escroquerie en bande. Ils sont accusés d’avoir détourné la somme de deux (2) millions et demi de dollars au préjudice de la société Iversonnes, représentée par Rafael Perez de nationalité vénézuélienne, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les débats dans ce dossier se sont ouverts hier, mercredi 22 mai 2019. Les prévenus dans cette affaire sont : Elhadj Boubacar Diallo, Thierno Sadou Diallo, Elhadj Ibrahima Santia Camara, Koutoubou Sylla, Mohamed Ciré Camara, Mohamed Lamine Konaté, Mohamed Saliou Sylla et Mohamed Damba. Ils sont accusés d’avoir détourné la somme de 2 millions 500 mille dollars US pour l’achat de plusieurs kilos d’or.
Parmi cette « bande » de supposés malfaiteurs, seulement trois ont comparu devant le juge Aboubacar Maféring Camara. Il s’agit de Mohamed Ciré Camara, Mohamed Saliou Sylla et Thierno Sadou Diallo.
Dès l’entame des débats, le collectif des avocats de la défense a soulevé un cumul de procédures. Un des avocats, l’ancien bâtonnier, Maître Dinah Sampil, a expliqué qu’un cumul de procédures conduit à sa nullité. C’est pourquoi il va demander au juge d’annuler cet arrêt pour éviter qu’il y ait deux décisions. « Nous remarquons que dans ce dossier, il y a un cumul de procédures. Et en matière de droit, un cumul de procédures égale à la nullité. C’est pourquoi, monsieur le président, nous vous demandons simplement d’annuler cet arrêt pour éviter qu’il y ait deux décisions. Parce que dans ce même dossier, M. Elhadj Boubacar Diallo a été placé sous mandat de dépôt par un autre juge. Je vous demande d’éviter cette pagaille juridictionnelle. La partie civile a agi dans l’ignorance. Deux procédures contre les mêmes personnes, c’est du jamais vu. Il faut annuler, sinon les détracteurs auront raison de dire que ça ne va pas à la Justice. En pareil cas, si on était au civil, on aurait demandé la jonction, mais nous somme en pénal, Monsieur le président », a argumenté Maître Dinah Sampil.
Dans sa réplique, l’avocat de la partie civile, maître Pépé Koulémou contredit la défense. Pour lui, la citation directe ne concerne qu’Elhadj Boubacar Diallo. « Monsieur le président, l’ignorance dont on parle n’existe que chez nos confrères de la défense. Avant de défendre un dossier, il convient de chercher à lire le dossier. Mon client a été escroqué de la somme de 2 millions 500 mille dollars et n’eût-été l’implication des travailleurs de la Banque centrale, qui ont donné leur quitus pour que le paiement ait lieu, il n’y aurait pas eu de préjudice », a-t-il indiqué.
En prenant la parole, le procureur de la République, Daouda Diomandé a apporté des précisions pour séparer les deux parties. « En matière pénale, il y a ce qu’on appelle triple identité. Les mêmes personnes ne peuvent être poursuivies par deux procédures. Dans ce dossier, il y a 9 personnes qui sont renvoyées devant vous. Et les mêmes mis en cause sont devant un autre juge d’instruction. Donc, dans ce cas, on pourra appliquer la triple identité », a précisé le procureur de la République.
Au terme des débats contradictoires, qui ont duré plus de 2 heures entre avocats de la défense et partie civile, le juge a renvoyé l’affaire au mercredi prochain pour statuer.
Salimatou Diallo pour Guineematin.com
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