L’on ne cessera jamais de le rappeler, le débat sur la nouvelle constitution divise actuellement et profondément les Guinéens. Au fil des jours et des semaines, des plateformes naissent pour défendre avec force ou rejeter totalement ce projet.
Le 3 Avril dernier, des activistes de la société civile et des opposants au régime du Professeur Alpha CONDE se sont retrouvés à Conakry pour porter sur les fonts baptismaux le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Dans leur déclaration, ils se sont tous dits résolument engagés pour faire barrage à tout projet de nouvelle constitution ou de 3ème mandat. Une façon pour eux de se poser en défenseurs attitrés de notre sacro-sainte Constitution qu’ils croient intouchable pour quelque motif que ce soit. Oubliant qu’en leur sein il y a d’anciens Premiers ministres qui, en 2001, ont été des promoteurs zélés d’une présidence à vie pour le général Lansana Conté.
Ce fut ensuite au tour du RPG Arc-en-ciel (parti au pouvoir) qui, le samedi 18 mai 2019, en marge de sa traditionnelle assemblée générale hebdomadaire, a officialisé la volonté du chef de l’Etat, Professeur Alpha CONDE, à doter la Guinée d’une nouvelle Constitution.
Hier mercredi 22 mai, l’on a procédé officiellement au lancement de l’Alliance pour la nouvelle Constitution (ANC). Ses membres relèvent qu’il y a des points de la Constitution actuelle qui sont communs à la nouvelle Constitution. Ils ont toutefois prévenu qu’ils vont combattre tous ceux qui ne sont pas d’accord pour cette nouvelle constitution. « On ne va pas reculer. On va couvrir toutes les communes, toutes les régions voire même l’international. », soutient-on à l’ANC qui rappelle que le Conseil National de la Transition (CNT) avait demandé au président qui sera élu après l’élection de 2010, de changer cette constitution et que l’actuel président de la République est bel et bien dans son ‘’plein’’ droit de le faire.
«Le président Alpha Condé qui a été élu démocratiquement a le droit de proposer une nouvelle constitution avant la fin de son mandat. C’est un droit qui n’est pas à contester. Nous sommes sincères parce que, nous le faisons par conviction et nous avons un objectif qui est d’éviter que ce pays tombe dans le chaos à cause de la modification d’une constitution seulement. Cette nouvelle constitution sera lue article par article par chaque Guinéen et soumise à tout le peuple de Guinée. Cela va dans l’avantage de tous les Guinéens et surtout nous les jeunes. », indique un membre de l’Alliance pour la nouvelle constitution.
Pour beaucoup, cela saute désormais aux yeux : la marche vers la tenue d’un référendum constitutionnel est ouverte en Guinée. Ses promoteurs et ses contempteurs seraient bien inspirés de se mettre vite en ordre bataille pour essayer de faire pencher la balance en leur faveur lors dudit référendum dont la date n’est pas encore fixée. A l’arrivée, c’est la Guinée qui gagnera et non des politiciens pêcheurs en eaux troubles.
IBRAHIMA SORY CISSE