Énormes favoris de ce huitième de finale, les Pharaons ont chuté face aux Bafana Bafana. Le peuple égyptien qui espérait voir son équipe remporter une huitième Coupe d’Afrique des nations tombe de haut.
Au coup d’envoi, il était difficile d’imaginer les Sud-Africains résister longtemps à l’Egypte. Pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2019, la sélection égyptienne, qui détient le record absolu de victoires dans la compétition avec sept titres continentaux, était le grandissime favori de ce huitième de finale face à l’Afrique du Sud.
Surtout quand Mohamed Salah, le Ballon d’or africain, évolue dans les rangs égyptiens et que la phase de poule avait livré ses premiers verdicts : des Pharaons surpuissants avec trois victoires en autant de rencontres et aucun but encaissé, à l’inverse des Bafana Bafana seulement vainqueurs de la faible Namibie et qualifiés malgré leur troisième position dans leur groupe derrière la Côte d’Ivoire et le Maroc.
Des Sud-africains conquérants
Mais c’est la magie du football, les rapports de force peuvent changer le temps d’une soirée. Dans un stade international du Caire chauffé comme une bouillotte par la passion des fans égyptiens, les joueurs sud-africains se rendaient compte au fil des minutes qu’ils pouvaient faire douter l’Egypte.
Dans une première mi-temps où Mohamed Salah s’était procuré la première occasion (4e), ce sont les Bafana Bafana qui se créaient ensuite les meilleures situations. Aveuglés par leur domination, les hommes du sélectionneur Suart Baxter s’exposaient même à des contre-attaques égyptiennes à force de prendre des risques offensifs. Mais au bout de 45 minutes, ni Lorch, le milieu de terrain des Orlando Pirates, ni Percy Muzi Tau, les deux meilleurs sud-africains, n’étaient parvenus à concrétiser leurs opportunités. Côté égyptien, Mohsen avait raté sa frappe au bout d’une sublime contre-attaque initiée par Mohamed Salah et Trezeguet à la 24e minute.
Conscient du danger, le coach mexicain des Pharaons, Javier Aguirre, sortait Mohsen pour le remplacer par Ahmed Ali au retour des vestiaires. Un changement qui ne révolutionnait pas le jeu de l’Egypte, qui peinait toujours à déstabiliser le bloc défensif sud-africain. Il fallait une passe de génie de Mohamed Salah pour transpercer toute l’arrière-garde des Bafana Bafana et offrir une occasion en or à Trezeguet qui écrasait trop sa frappe pour surprendre le gardien sud-africain, Williams.
En face, la sélection du pays de Nelson Mandela restait à l’affût. À la 72e minute, les Bafana Bafana redoublaient de passes au cours d’une superbe action collective et Lorch, à la conclusion, n’était pas très loin de créer la sensation. Dans les tribunes, les fans égyptiens, si sûrs de leurs champions, en venaient même à douter, à se manger les ongles devant le scénario crispant et inattendu de ce huitième de finale.
Alors quand à la 85e minute, sur une nouvelle contre-attaque menée à toute vitesse les attaquants sud-africains Lorch et Mothiba se retrouvaient à deux contre un défenseur égyptien, le ciel est tombé sur la tête de toute l’Egypte, car Mothiba décalait parfaitement Lorch qui ouvrait le score (0-1, 85e). Qui l’eut cru : l’Afrique du Sud, qui n’avait plus réalisé de grandes performances internationales depuis la fin des années 1990, victorieuse des Pharaons, qui évoluaient à domicile devant leur peuple ? Absolument personne, et c’est tout le charme