Amoulanfé aféfé sa assigamanè…
En écrivant ces quelques lignes, depuis Tunis où je séjourne, en réaction à la grosse tragi-comédie qui se joue à Conakry, devant le tribunal de première instance de Kaloum, dans un dossier tout aussi comique et ridicule, j’ai le cœur qui saigne, l’âme déchirée, mon être tout en marmelade, condamné que je suis, à assister impuissant à voir s’écrouler comme un château de cartes, le minimum d’acquis démocratiques chèrement bâtis de bric et de broc, durant de pénibles années de lutte, dans mon pays, la Guinée.
Je le dis ici plus qu’ailleurs, à haute et intelligible voix, je suis de ceux qui sont convaincus que depuis l’avènement du régime d’Alpha Condé au pouvoir, la démocratie, au lieu de se renforcer, s’est plutôt affaissée dans mon pays, le peu d’acquis en la matière, sacrifiés, déconstruits, détruits sous l’autel du culte de la personnalité.
Dans le lot de cet infime acquis, il y a la loi L002 portant liberté de la presse, aujourd’hui, plus qu’hier, mise à rude épreuve, malmenée, triturée, en voie d’être hachurée, ensevelie, si ce n’est déjà le cas.
J’ai mal pour la Guinée ! Mon pays va à vau-l’eau ! la démocratie embastillée !
Sous Alpha Condé, on a décidé, de sacrifier tout, au profit d’un seul et unique agenda démoniaque, on a décidé de marcher sur tout pour assouvir les volontés hystériques d’un seul individu.
Je suis en colère, je suis meurtri, je suis révolté, trop c’est trop !
Sous Alpha Condé, comble de l’ignominie, on a décidé d’ignorer superbement la loi qui encadre l’exercice de la liberté de la presse, pour jeter en prison, un journaliste, un directeur de publication, le nôtre, Mohamed Bangoura, il se nomme.
Son péché, son crime, avoir fait publier l’opinion d’un jeune politique, Fodé Baldé en l’occurrence.
Parce que celui-ci est un proche de celui qui est devenu la cible à abattre, le souffre-douleur, je veux nommer Sidya Touré, parce qu’il a piqué là où ça fait mal, on veut pendre le journaliste qui a aidé à faire publier sa tribune.
Diantre ! Quelle mouche les a-t-il piqués ? Quelle folie !
Et cette juge qui se couvre de honte, en rentrant par une petite détournée, dans la poubelle de l’histoire de notre pays, en décidant de juger un journaliste en dehors de la loi qui encadre l’exercice du métier de journaliste en Guinée. Comment voulez-vous que par de tels agissements déshonorants, que les guinéens respectent notre justice ? Comment voulez-vous qu’un cacique du régime, Amadou Damaro Camaro, ne vienne pas vous envoyer à la figure, vous les magistrats de mon pays, toutes les tomates pourries du monde entier ? C’est ce que vous méritez ! Vous faites honte ! Vous pensez un tant soit peu à l’image que vous laisserez aux futures générations ?
J’ai été outré madame de savoir que vous avez aussi plié l’échine, comme la plupart des magistrats de mon pays, pour servir la volonté d’un seul homme, c’est inacceptable, c’est intolérable !
Comment est-ce possible que vous décidiez de juger un journaliste, sur le fondement d’une autre loi que celle portant liberté de la presse ? Vous imaginez les conséquences qui peuvent découler de votre acte ?
Par celui-ci, vous venez d’assassiner un des acquis fondamentaux de notre jeune démocratie. Ce dérapage, ce crime, vous seule le porterez sur votre conscience devant l’histoire de la Guinée.
L’histoire retiendra que vous tous, magistrats de ce pays, avez décidé de trahir votre nation, pour ne servir que la volonté d’un seul et unique individu, qui n’est pas éternel et dont le règne finira un jour ou l’autre.
Et savoir que les 40 années de lutte de l’opposant Alpha Condé, ne devaient servir qu’à cela, je dis ici que c’est navrant, c’est décevant, c’est encore une décennie de perdue, de gâchée pour notre pays.
Vous vous êtes battu tout ce temps, Alladji professeur Alpha Condé, que pour venir soumettre vos compatriotes à ce traitement dégradant, que pour venir imposer cette dictature à notre pays ? J’en suis fichtrement déçu et meurtri.
Tout ça pour intimider, flanquer la peur à tout le monde notamment aux politiques et journalistes, pour pouvoir vous maintenir au pouvoir au-delà des deux mandats constitutionnels ? Je dis ici que vous vous gourez ! ça ne passera ni aujourd’hui, ni demain !
Amoulanfé !
A bon entendeur, salut !
Aboubacar Diallo
Journaliste
Fondateur -Administrateur Général
Du site mosaiqueguinee.com