Europe-Etats-Unis : Que fait courir Cellou Dalein Diallo ?
Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne, par ailleurs président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) vient d’effectuer une tournée en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique. Comme il fallait s’y attendre, l’ancien Premier ministre de feu Lansana Conté (limogé pour faute lourde) a mis cette tournée à profit pour se livrer à un exercice qu’il affectionne particulièrement : la critique systématique du régime Condé qu’il rend responsable de tous les maux dont souffrent la Guinée et les Guinéens depuis 2010. Après la France et l’Angleterre (Europe), il a mis le cap sur New York et Washington (Etats-Unis d’Amérique) où, selon son parti, il aurait eu d’importantes rencontres avec la communauté guinéenne, des médias, beaucoup d’organismes influents dans la politique mondiale et plusieurs personnalités membres du Congrès américain. L’on peut deviner, aisément, qu’au cours de ces différentes rencontres, le principal opposant au professeur-président Alpha Condé a dit tout le mal qu’il pense du projet de nouvelle constitution soutenu par le parti présidentiel (RPG Arc-en-ciel) et ses alliés.
Il y a quelques mois, l’on s’en souvient, Cellou Dalein avait fait une communication calamiteuse sur le respect de la constitution en Guinée. Sur les ondes de radios et de chaînes de télévision internationales, il avait reconnu, sans aucune forme de gêne, qu’il avait soutenu le tripatouillage de la Constitution sous Conté parce que ce dernier, à ses yeux, était un bon dirigeant qui méritait une présidence à vie.
Aujourd’hui, curieusement, c’est ce même Cellou Dalein Diallo qui se dit farouchement opposé à toute modification constitutionnelle sous Alpha Condé dont les partisans le trouvent nettement meilleur à tous les présidents qui se sont succédé à la tête de la Guinée depuis son accession à l’indépendance en 1958, dans les conditions que tout le monde connaît. Beaucoup soupçonnent l’UFDG et ses militants d’être les principaux bailleurs de fonds du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Composé d’opposants radicaux et d’une frange de la société civile, ce front a été porté sur les fonts baptismaux le 3 avril 2019 sur une initiative, dit-on, d’Abdouramane SANO de la PCUD dont on dit être un militant de l’opposition radicale déguisé en activiste de la société civile et qui, par conséquent, ne porte pas le Professeur Alpha Condé et son régime dans son cœur.
Pour beaucoup, en prélude au référendum constitutionnel dont la tenue semble désormais inéluctable, Cellou Dalein Diallo et ses nouveaux camarades du FNDC auraient grand intérêt à commencer à sensibiliser leurs partisans en Guinée au lieu de prendre leur ‘’bâton’’ d’opposants radicaux pour faire le tour de la planète.
IBRAHIMA SORY CISSE