Pour avoir retiré une tribune -au vitriol- contre le régime de Conakry et son système judiciaire, Aboubacar Diallo, journaliste-fondateur du site d’informations MosaiqueGuinee fait face à des réactions tous azimuts. Maître Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de Guinée a, sur sa page Facebook, appelé à ne pas jeter la pierre à Diallo. Réaction…
Une tribune aussi virulente envers le régime et le système judiciaire n’aurait-elle pas exposé le journaliste qui est jugé actuellement pour des infractions à l’endroit du Président de la République ? Peut-être qu’il faut chercher à ce niveau aussi le ou les motifs du retrait de ladite tribune. C’est peut-être en ce sens qu’il faut comprendre aussi le terme « stratégie ». On ne peut pas publier une telle tribune si on n’est pas armé d’une certaine dose de courage. Le fait de la retirer n’enlève rien au courage de son auteur d’autant plus qu’il ne pouvait pas ignorer qu’elle serait largement partagée et qu’elle ne pourrait donc pas disparaître totalement de la toile. C’est un fait à noter.
Ce qui est important aujourd’hui ce sont les » vérités crues » qui y sont exprimées. Elles permettront à plus de Guinéens encore de prendre conscience des dérives qui nous menacent tous. Surtout que cette prise de position vient de quelqu’un qui est supposé à tort ou à raison proche de certains hommes du pouvoir. Mais, il ne faut pas penser aussi qu’entretenir de bonnes relations avec un homme ou une femme qui est aux affaires signifie qu’on approuve tout ce qui est reproché au système auquel il appartient. Qui d’entre les farouches opposants au régime n’a pas un ami ou un parent qui exerce actuellement des fonctions plus ou moins importantes dans le régime ? Est-ce que cela signifie que l’on est forcément « complice » de ce qui est condamnable dans les actions de ce régime ou que l’on bénéficie d’avantages matériels, financiers ou autres ?
Les relations sont les relations, les principes sont les principes. Même les opposants les plus irréductibles entretiennent des relations solides avec certains membres du gouvernement. Que faut-il en déduire ?
Quand il y a un objectif commun à atteindre, il faut s’employer à capitaliser tout ce qui pourrait concourir à y arriver. Les querelles – réelles mais de moindre importance – sont à taire ou à reléguer au second plan, ne serait-ce que pour un temps afin de faire face à l’objectif commun. À chaque chose son temps et il y a un temps pour chaque chose.
Enfin, sans chercher absolument l’auteur de cette tribune -en a-t-il besoin d’ailleurs?- , il faut relever qu’il a des positions très trachées et courageuses sur certaines questions comme le projet de changement de constitution.