En lieu et place des manifestations de rue, avec leur lot de dérapages et de violences, le Réseau des femmes intègres de Guinée (RFIG) opte pour un débat dépassionné autour de la Constitution de notre pays. Il y a une semaine, ledit Réseau a organisé un grand débat national dans un réceptif hôtelier de la place, avec pour thème ‘’Rôle et responsabilité des femmes vers d’une nouvelle constitution’’. Une occasion que l’ancienne ministre des Sports, Mme Keïta Domani Doré, marraine de l’événement, a mise à profit pour lancer un appel à toutes femmes guinéennes, notamment celles qui se réclament du FNDC (Front national pour la défense de la Constitution) afin qu’elles s’inscrivent toutes dans la logique d’un débat dépassionné autour de la constitution. Pour elle, lorsqu’on parle d’un débat, c’est pour permettre aux gens de comprendre qu’on peut quitter la rue pour se retrouver autour d’une table et discuter en toute franchise. La présidente de ‘’Guinée audacieuse’’ et conseillère communale à Matoto a par ailleurs invité les femmes qui croient en l’esprit du FNDC à les rejoindre, ne serait-ce que pour écouter les arguments qu’elles ont et ainsi ensemble, qu’elles aillent vers l’adoption d’une nouvelle constitution, dans la paix.
De l’avis de tous les observateurs, les promoteurs et les détracteurs du projet de nouvelle constitution devraient s’aligner sur cette bonne initiative du Réseau des femmes intègres de Guinée (RFIG).
Pour les membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), le président de la République, Pr. Alpha Condé, ambitionne bel et bien de prolonger son bail au palais Sékhoutouréya, au terme de son second et dernier mandat constitutionnel. Créé le 3 avril 2019 au siège de la PCUD, le FNDC se dit déterminé à faire barrage à toute modification constitutionnelle en Guinée sous Alpha Condé.
Quatre mois après la naissance du FNDC (Front anti-nouvelle constitution), le parti au pouvoir (RPG Arc-en-ciel) et ses alliés politiques ainsi que plusieurs organisations de la société civile ont eux aussi décidé de porter sur les fonts baptismaux la Coalition Démocrate pour la Nouvelle Constitution (CODENOC), une plateforme qui entend battre campagne pour l’adoption d’une nouvelle constitution.
Ce qui serait souhaitable pour le pays, c’est de voir ces deux camps privilégier le dialogue et un débat à la fois sincère et dépassionné autour d’un sujet aussi important qu’un changement de constitution. Et pour les départager, tout en préservant l’unité du pays, il va falloir organiser, dans les formes et les conditions prévues par la loi, un référendum transparent sur toute la ligne.
IBRAHIMA SORY CISSE