« Voix d’or de l’Afrique », « Caruso africain », les surnoms ne manquent pas pour qualifier la beauté de cette voix unique. Salif Keita est un artiste généreux dont le parcours est marqué par un remarquable mélange des genres musicaux qui séduit les publics du monde entier. Sans jamais perdre de vue ses racines les plus profondes, ce prince mandingue n’a de cesse de construire un pont entre l’Afrique et le reste du monde, mais aussi entre les différentes cultures africaines.
Le 25 août 1949 naît Salifou Keita à Djoliba, au Mali, village au bord du fleuve Niger. Mais dans cette région au cœur de l’Empire mandingue qui réunit plusieurs peuples et langues (Bambara, Malinké, Soninké…), la naissance de ce bébé albinos, noir à la peau blanche, fait scandale. On lui attribue de dangereux pouvoirs, d’autant que sa famille descend en ligne directe du fondateur de l’Empire au XIIIe siècle. Le père de Salif renvoie alors le bébé et sa mère. Mais, les prédictions optimistes d’un chef religieux le font changer d’avis.
Son enfance est solitaire. Sa couleur de peau provoque souvent railleries et rejet de la part des autres enfants. Son père lui-même ne lui adresse pas la parole pendant des années. Il se réfugie dans les études pour lesquelles il excelle. En outre, il est fasciné par la musique et apprend le chant en écoutant les griots, sorte de poètes chanteurs, de conteurs qui récitent les épopées familiales et royales et transmettent ainsi la tradition orale de génération en génération. C’est aussi dans les champs que l’enfant se forge cette voix singulière. Son père, agriculteur, l’y envoie régulièrement, et pour éloigner singes et oiseaux pilleurs de maïs, le jeune Salif passe ses journées à crier et à vociférer.
Salif et Kanté
Le souhait de Salif est de devenir instituteur, mais il est déclaré inapte en raison d’une mauvaise vue due à son albinisme. Il décide alors de devenir musicien. Mais, issu d’une famille de princes, ce choix est très mal vécu par son entourage qui tente de l’en dissuader. En effet, pratiquer la musique et chanter est exclusivement réservé aux griots, caste de musiciens de père en fils. En faisant un tel choix, Salif enfreint des règles ancestrales. Il quitte alors sa famille en 1968 et part vivre seul dans les rues de Bamako, capitale du pays. Il chante ça et là dans les cafés et sur les marchés, et déjà sa voix exceptionnelle, haute et puissante, ne laisse pas indifférent ceux qui l’entendent.
Un saxophoniste, Tidiane Koné, remarque le jeune homme et sa voix singulière. Il lui propose d’intégrer son groupe, le Rail Band de Bamako, qui anime l’hôtel-restaurant de la gare de la ville. Chaque hôtel a alors son propre orchestre pour animer les soirées. Grâce à Salif Keita, celui de la gare obtient un énorme succès. Il en devient le chanteur-vedette et son répertoire est essentiellement constitué d’airs traditionnels, mais interprétés et joués de façon moderne.
En 1973, il quitte le Rail Band pour les Ambassadeurs, un autre orchestre du même type. À son départ, il est remplacé au chant par un jeune guinéen, déjà membre du groupe depuis 1971, Mory Kante. L’orchestre, mené par le guitariste et chanteur Kante Manfila comprend des musiciens nigériens, maliens et sénégalais. Le nouvel hôtel, le Bamako Motel, est fréquenté par un public plus international. Le répertoire s’en ressent et navigue entre chansons africaines, anglo-saxonnes, françaises et afro-cubaines, courant alors très en vogue en Afrique. Les Ambassadeurs tournent dans toute l’Afrique de l’Ouest avec succès. Salif Keita et Kante Manfila s’installent alors à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire, ville musicalement plus active et techniquement mieux équipée. Le groupe se renomme alors les Ambassadeurs Internationaux.
C’est là qu’en 1978, Salif Keita enregistre avec son groupe l’album, « Mandjou ». Le disque est un succès énorme dû en large partie à la chanson du même nom qui devient un must de la musique africaine. Dans ce titre essentiel de son répertoire, Salif Keita rend hommage au peuple mandingue et en particulier au président guinéen d’alors, Sekou Touré, qui l’année précédente, l’avait décoré de l’Ordre national guinéen. On découvre dans ce disque le son typique du chanteur : orgue, guitare et saxophone.
Tam tam pour Montreuil
En décembre 1980, financés par un homme d’affaires malien, Salif Keita et Kante Manfila s’envolent pour les États-Unis où ils restent trois mois et enregistrent deux disques, « Primpin » et « Tounkan ». Mais c’est en France que Salif Keita souhaite travailler. Le mélange des cultures et des musiques le passionne et Salif, épris de nouveauté, espère y renouveler son inspiration. En mars 1984, il quitte Abidjan pour retourner à Bamako. Son père vieillit et Salif veut se rapprocher de sa famille. Mais la même année, il participe au festival des musiques métisses d’Angoulême en France. C’est une révélation pour le public européen.
Suite à ce succès, il s’installe à Montreuil en banlieue parisienne, fief de la communauté malienne. Il y vit modestement et discrètement. Avant de trouver un label qui lui convienne, il passe quelques années à animer de nombreuses soirées et fêtes traditionnelles. En 1985, Manu Dibango fait appel à lui pour participer, avec d’autres chanteurs africains, à l’enregistrement d’un titre, « Tam Tam pour l’Afrique », au profit de l’Éthiopie où la famine sévit alors violemment.
Vers 86-87, la scène africaine explose dans la capitale française et un jeune producteur sénégalais, Ibrahima Sylla, donne à Salif Keita les moyens d’enregistrer un album, son premier depuis 1981. C’est « Soro », six titres arrangés par deux français, François Bréant et Jean-Philippe Rykiel. Avec son blues-rock-mandingue chanté en malinké, Salif Keita obtient un fort succès international.
Les tournées reprennent et en juillet 1987, il est au festival des Francofolies à la Rochelle. Puis en octobre, après une tournée à la Réunion, il est invité en Angleterre pour un immense concert organisé à l’occasion du 70e anniversaire de Nelson Mandela. Entouré de stars anglo-saxonnes, mais aussi africaines (Youssou N’Dour, Ray Lema), il devient un des piliers de la « World Music ». À la même époque, il signe sur le label Island, dirigé par Chris Blackwell.
1988 : « Ko-Yan »
En février 1988, il donne quelques concerts au Théâtre de la Ville. Il se lance également dans l’écriture de musiques de film dont celle de « Yeelen » du Malien Souleymane Cissé. L’année suivante, il sort son second album en France, « Ko-Yan » (« Quelque chose se passe ici »). Toujours très empreint de tradition mandingue, l’album s’oriente cette fois vers le jazz. Très soucieux des problèmes socio-économiques de ses compatriotes immigrés, il aborde le sujet précisément dans le titre « Nous pas bougé » qui encourage les Africains à ne pas se laisser renvoyer d’Europe et à se battre pour leurs droits. Avec cet album, il part en tournée à travers l’Europe et au Japon, avant l’Afrique et les Caraïbes.
Les tournées continuent en 1990 puis fin juin 1991, sort « Amen », troisième acte français pour le Malien. Pour la direction artistique, il fait appel au jazzman américain, le pianiste Joe Zawinul, et s’entoure en outre d’invités prestigieux dont Wayne Shorter, Carlos Santana et son compatriote Cheikh Tidiane Seck aux claviers. Le titre qui ressort de cet album, qui une nouvelle fois, privilégie le partage des cultures, est sans aucun doute « N’bifé » dont l’amour est le thème principal.
Dès la fin 1991, Salif Keita et ses musiciens repartent pour une longue tournée internationale, ponctuée de deux mois en Afrique de l’Ouest au printemps 1992. Puis, durant l’été, il participe à de nombreux festivals, dont le festival Womad (World of Music Arts and Dance) en Angleterre. Enfin, le 9 novembre, Salif Keita monte pour la première fois sur la scène de l’Olympia, coup d’envoi d’une tournée française, puis allemande.
En 1992, l’artiste malien écrit la musique du film de Patrick Grandperret, « L’Enfant Lion », dans lequel – ironie de la vie – il fait une apparition dans le rôle d’un griot.
En 1994, les plus célèbres de ses premiers titres paraissent dans « 69-80 », un disque qui résume sa collaboration avec les Ambassadeurs et Kante Manfila. Cette année-là, c’est en Afrique de l’Ouest et en Afrique du Sud que Salif Keita entreprend une tournée.
1995 : « Folon »
C’est un grand retour à la tradition que marque l’enregistrement de « Folon » en 1995. Produit par le Béninois Wally Badarou, l’album est arrangé par le maître d’œuvre de « Soro », Jean-Philippe Rykiel. Grand défenseur du panafricanisme, Keita évoque dans « Africa » la force de son continent. Il rend à nouveau hommage à Nelson Mandela (« Mandela ») et dédie son disque aux albinos, pour lesquels il a créé une association en 1990, « SOS Albinos ». C’est d’ailleurs sa jeune nièce albinos, Nantenin, que l’on voit sur la pochette de l’album. Mais les influences occidentales ne sont pas absentes et l’album est fortement empreint de blues, dont Salif Keita est très friand, ainsi que de salsa et de zouk.
En décembre, le chanteur est en concert à Bamako. Démarre ensuite une tournée française à partir de mars 96. Tout l’été, il tourne en Europe où de nombreux festivals le réclament. Mais, de plus en plus, Salif Keita retourne chez lui au Mali. Il finit par quitter définitivement la France tout en gardant un pied-à-terre à Montreuil. Son souci est de faire profiter les jeunes générations de son expérience internationale. Il ouvre un studio pour permettre aux musiciens d’enregistrer sur place et de lutter ainsi contre la piraterie musicale, fort répandue en Afrique.
En décembre 1997, il commence à produire de jeunes artistes dans son studio de Bamako, Wanda Production. Estampillé « Salif Keita presents… », l’album de la jeune Malienne Fantani Touré, « N’tin Naari », en est la première sortie internationale. Il offre aussi ses studios à Rokia Traoré, jeune vedette malienne, élue Prix Découvertes RFI 1997, afin qu’elle enregistre une reprise de « La Cour des Grands », titre chanté par Youssou N’Dour et la jeune Belge Axelle Red lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde le 10 juin 1998.
Salif Keita sort cependant en 1997 un album entièrement consacré à la chanson française, « Sosie ». Mais, son label Island ne choisit pas de produire le disque, trop éloigné de son répertoire habituel. C’est au Danemark que le chanteur trouve un petit label qui décide de s’occuper de la production de cet album. Maxime Le Forestier, Michel Berger, Jacques Higelin ou Serge Gainsbourg, le Malien apporte une touche africaine à des classiques français interprétés à la kora ou au balafon.
Deux ans plus tard, en mai 1999, Salif Keita apparaît sur la croisette du Festival de Cannes pour y défendre le seul film africain en compétition. Sa présence est amicale et militante à la fois. « Je crains que l’aide au septième art ne soit pas une priorité de notre continent« , déclare-t-il alors.
En juin, sort son dernier album « Papa » dont le titre rend hommage à sa nombreuse famille. Salif a en effet onze enfants entre 3 et 20 ans. Mais « Papa » évoque aussi son propre père décédé en 95. Produit par le guitariste du groupe américain Living Colour, Vernon Reid, l’album a été enregistré entre Bamako, New York et Paris. On y entend en particulier un mémorable duo avec la chanteuse Grace Jones, mais aussi la kora de Toumani Diabaté. C’est à la Cigale qu’il donne deux concerts parisiens les 11 et 12 juin avant d’entamer une tournée française.
2002 : « Moffou »
À Bamako, il ouvre en 2001 un club de 200 places dans le quartier Kalaban à l’est de la ville et lui donne le nom de Moffou, un instrument de musique un peu oublié, une sorte de flûte percée d’un seul trou dont il se servait quand il était enfant.
« Moffou » est aussi le nom du nouvel album de Salif qui sort en mars 2002. Alors que « Papa » était résolument tourné vers le rock (présence de Vernon Reid oblige), celui-ci propose une ambiance plus calme, grâce à des arrangements dépouillés, réalisés par le célèbre guitariste Kante Manfila et l’utilisation d’instruments acoustiques. La musique sert des textes beaucoup plus positifs qu’ils ne l’étaient par le passé. L’homme a mûri et considère les évènements de la vie avec plus de recul, mais sans se départir toutefois de son esprit critique.
Les mois suivants sont consacrés à une nouvelle tournée. Il se produit ainsi dans différents festivals comme celui des Vieilles Charrues à Carhaix en juillet 2003. Quelques jours après, il donne une série de concerts aux États-Unis, dont un à New York le 27 juillet. Ce concert affiche complet et assoit le succès de Salif Keita aux États unis.
L’album « Moffou » est un véritable succès et se vend à plus de 100 000 exemplaires en France et 150 000 à l’international (principalement en Europe et aux États-Unis). Suite à un remix du titre « Madan » par Martin Solveig, qui fait un tabac dans tous les clubs européens, la production de Salif Keita décide de lancer un album de remix de « Moffou », en faisant appel à des producteurs électro proches de l’Afrique. Osunlade, Doctor L. ou Frédéric Galliano participent à cet album « Remixes from Moffou » sorti début 2004 et qui popularise Salif Keita dans les clubs, sur les radios et chez une jeunesse branchée…
L’année 2004 est assurément vécue comme un tournant dans la vie du musicien. Il décide d’abord de rentrer définitivement vivre au Mali. Pour fêter son retour au pays, Salif organise du 18 au 21 novembre 2004 trois spectacles géants à Bamako, ainsi qu’une journée de réflexion sur le thème « Le développement du secteur musical africain et son impact sur la lutte contre la pauvreté, le Sida et les autres pandémies du continent ».
Artiste militant, il conjugue fête et réflexion citoyenne, tout simplement. Une vertu reconnue par les Nations Unies, qui le nomment le 19 novembre Ambassadeur des Nations Unies pour le Sport et la Musique. Fin novembre, Salif Keita est le parrain de la quatrième édition du festival Africa Fête, à Dakar, qui s’articule autour des problématiques de production phonographique et de piraterie en Afrique. Le 12 décembre 2004, il reçoit en Afrique du Sud un Kora Award pour l’ensemble de sa très riche carrière.
Une belle fin d’année, qui donne le ton pour l’année suivante…En avril 2005, Salif Keita et Kante Manfila éditent pour la première fois en France un disque enregistré dans les années 80, à l’époque des Ambassadeurs…Le succès de ce disque est mitigé, mais qu’importe, les deux amis, continuent leur fructueux chemin et travaillent ensemble sur le nouvel opus.
Parallèlement, il rénove son studio Wanda et le dote de matériel plus récent. En effet, pour l’album « Papa », il avait eu la mauvaise surprise de constater à New York que les morceaux enregistrés à Bamako étaient inutilisables pour cause de matériel non compatible…
2005 : « M’Bemba »
Avec son album « M’Bemba », qui signifie « l’ancêtre », sorti fin octobre 2005, Salif Keita se rapproche de l’histoire du Mali et de ses origines princières. Tourné vers la musique mandingue et métissée, avec notamment des mélodies espagnoles, « M’Bemba », est salué très positivement par la critique. L’album, entièrement enregistré à Bamako, au studio Wanda, remporte un franc succès en Afrique, en Europe et aux États-Unis…Parallèlement, Salif Keita et Wanda Productions soutiennent de plus en plus de jeunes artistes du Mali et de la sous-région.
Salif Keita est en tournée en Europe à l’automne. Il se produit au Zénith de Paris le 15 décembre pour un concert qui rassemble de nombreux musiciens. Puis il retourne au Mali pour les fêtes de fin d’année. Il donne des concerts du 22 au 31 décembre dans son club Moffou de Kalabancoro.
Le 23 mai 2006, Salif Keita s’offre l’Olympia, à Paris. En 2007, le chanteur passe de la scène aux tribunes politiques en se présentant aux élections législatives maliennes.
Son militantisme tous azimuts transpire encore sur « La Différence », le nouvel album qu’il présente en novembre 2009. Il évoque une nouvelle fois la situation tragique des albinos en Afrique. Une cause qui lui tient particulièrement à cœur bien évidemment et qui est relayée par l’action de sa fondation « Salif Keita pour les albinos » créée en 2001.
Ce disque est aussi pour lui l’occasion de dénoncer, au risque de déplaire, la « mode dynastique » qui s’installe dans de nombreux pays africains ou encore le laisser-aller en matière de pollution, du fleuve Niger notamment (« Ekolo d’amour » et « San Ka Ka »).
Musicalement, ce nouvel opus très acoustique est marqué par des sonorités arabisantes. Une couleur qui tient notamment à la présence du oud, de tapis de cordes orientales et de la trompette du Libanais Ibrahim Maalouf. Enregistré entre Beyrouth, Los Angeles, Bamako et Paris, « La Différence » opère non seulement un très beau mariage entre musique orientale et mandingue, mais montre aussi par son impressionnant générique de musiciens (Seb Martel, Vincent Segal, Bill Frisell…) tout le respect artistique qu’inspire Salif Keita.
C’est aussi son dernier enregistrement avec le guitariste guinéen Manfila Kanté (décédé en 2011), son complice depuis les années 70 qui encore une fois s’est illustré dans les arrangements des nouvelles chansons.
Récompensé en France pour son nouvel album par une Victoire de la musique dans la catégorie « musiques du monde » en mars 2010, Salif Keita part ensuite en tournée : près de 25 concerts, essentiellement en France, notamment à l’Olympia à Paris, mais aussi en Belgique, au Canada, en Allemagne ou encore en Grande-Bretagne dans le cadre du Womad ; l’année suivante, il est entre autres à l’affiche des festivals Gnaoua et Mawazine au Maroc, ainsi qu’à Dakar au Sénégal où, en compagnie de Youssou N’Dour, il cherche à lever des fonds au profit des albinos du Mali et la Guinée, via sa fondation.
2012 : « Talé »
Durant cette période, il prépare dans son studio, à Bamako, l’album « Talé » qui est commercialisé fin 2012. À travers ce titre, l’artiste fait référence aux notions de propriété, de possession, au pouvoir de l’argent. Mais sur la forme, le disque a été imaginé et conçu pour faire danser. Il est le fruit d’une collaboration avec le musicien et producteur français Philippe Cohen-Solal, cofondateur de Gotan Project, qui apporte une touche électro à la musique du Malien. Parmi les invités, le rappeur britannique Roots Manuva, le chanteur américain Bobby McFerrin et sa compatriote jazzwoman Esperanza Spalding, le saxophoniste camerounais Manu Dibango et le pianiste français Christophe Chassol.
La tournée 2013 l’emmène en France, en Espagne, en Suisse, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas, dans l’océan Indien sur l’île de La Réunion ainsi qu’en Argentine. Une série de trois concerts est programmée en fin d’année à Conakry, en Guinée.
Laissant de côté son orchestre, Salif Keita conçoit une autre formule live, baptisée Acoustic Tour avec seulement quatre musiciens et deux choristes, ce qui lui donne l’occasion de chanter sur scène des morceaux mis de côté depuis des années. C’est avec ce concept, plus intimiste, qu’il tourne en 2014 en France, en Belgique, avant de s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique, en Martinique puis pour une quinzaine de concerts en Amérique du Nord, de Vancouver à Boston, en passant par Phoenix et San Francisco. Parallèlement, il prend part à l’aventure temporaire des Ambassadeurs, en référence aux Ambassadeurs internationaux, avec Idrissa Soumaoro, Cheick Tidiane Seck ou encore Amadou Bagayoko, à la fois sur scène et en studio pour le mini-album « Rebirth » qui paraît en 2015.
À l’affiche de festivals réputés sur son continent, comme à Zanzibar (Tanzanie) en 2015, Ségou (Mali) en 2016, au Femua (Côte d’Ivoire) en 2017 ou à Conakry en 2018 (Guinée), Salif Keita repart effectuer une autre série de concerts aux États-Unis en 2017 et continue à se produire régulièrement en Europe, et prend notamment part à la Nuit du Mali organisée en septembre 2017 à l’AccorHotels Arena (ex-Bercy) à Paris.
2018 : « Un autre blanc »
L’album « Un autre blanc » sort en octobre 2018. Après un demi-siècle de carrière, le chanteur, âge de 69 ans, annonce qu’il s’agit de son ultime disque. Le titre fait écho à son albinisme, cause qu’il défend ardemment avec sa fondation. Pour ce dernier projet musical qu’il a produit lui-même – ce qui ne lui été jamais arrivé –, il a fait appel à des musiciens de renom, tels que l’Ivoirien Paco Sery, les Sénégalais Alune Wade et Hervé Samb, son compatriote Cheick Tidiane Seck et le Français Jean-Philippe Rykiel.
Le rappeur français d’origine guinéenne MHD, qui avait invité Salif Keita sur son projet 19 sorti quelques mois plus tôt, est en retour convié à partager le micro avec la star malienne, tout comme la Nigériane Yemi Alade, la Béninoise Angélique Kidjo, le groupe vocal sudafricain Ladysmith Black Mambazo ou le reggaeman ivoirien Alpha Blondy, pour clore l’album sur un titre reggae.
Une tournée débute en France en février 2019 avant de se poursuivre en Norvège et en Espagne.
Février 2019