Ménage à deux : Un Président « boulimique » face à un Premier Ministre ‘’ trop ambitieux » ou le péril à deux ?
Le couple de l’exécutif se livre à un ménage d’un amateurisme terrifiant et moins sincère.
La maestria politique de l’un qui trahit des convictions et la soumission de l’autre qui cache des intentions plonge le couple de l’exécutif dans un jeu de méfiance et de piège.
Alpha Condé est boulimique. Son Premier Ministre est ambitieux et caresse le destin de Président. Alors qu’avec le maintien au pouvoir du premier mettra en péril l’hypothèse de devenir Président pour le second.
Entre les deux patrons de l’exécutif, ce n’est ni le parfait amour ni l’imaginaire désamour. Chacun y tire un intérêt. Pour le premier, c’est la caution politique avec un équilibre régionaliste pour s’offrir un mandat de plus. Pour le second, c’est le trésor de guerres et l’occupation tactique et stratégique du terrain. S’ils ne se détestent pas, ils ne s’aiment non plus. Car, la victoire de l’un en 2020 est la perte de l’autre. Avec l’hypothèse selon laquelle, entre les deux, Kassory sera le plus gros perdant politiquement. Et pourquoi ?
D’abord, un Premier Ministre est à la fois un employé et le plus fragile des plantons du Président. Dans les régimes politiques comme le nôtre, il est l’agneau de sacrifice de son employeur.
En plus, avec une hypothèse d’un troisième mandat pour Alpha Condé en 2020, le Président serait dans l’obligation d’ouvrir son gouvernement aux forces politiques et sociales du pays pour garantir une certaine stabilité d’un mandat très âpre. Et le poste de Premier Ministre sera forcément en jeu.
Enfin, si le forcing référendaire échoue, nombreux sont ces promoteurs d’un pouvoir à vie qui seront disqualifiés de la course à la Présidentielle. C’est la théorie de l’exclusion et de règlement de comptes. C’est l’exemple du Burkina Faso d’après Blaise et la Côte d’Ivoire d’après Laurent.
Dans ce ménage à deux, le péril à deux est l’hypothèse la plus possible que la victoire de l’un ou de l’autre.
Il n’y a pas de prévisions justes en politique encore moins de réalisme dans les calculs reposant sur la triche.
Le seul bon calcul qui ne fausse jamais le jeu en politique est de savoir partir à temps avec tous les honneurs.
Mais comme l’a dit l’autre : « tout malin est ignorant qui s’abuse ». Et la fin de ce couple annonce des larmes et des regrets. Le plus malin des deux, tirera son épingle du jeu.
Par Habib Marouane Camara, Journaliste et Analyste Politique.