TRIBUNE : MASSACRE DU 28 SEPTEMBRE 2009
Suite à nos investigations, quelques interrogations, suggestions et remarques ci-dessous s’imposent :
- Est-ce que le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, Président de la junte au pouvoir allait lancer un appel à la communauté internationale pour l’ouverture d’une enquête indépendante et impartiale autour de cette affaire, si lui-même et certains de ses éléments influents du CNDD étaient mêlés à ce supposé massacre du 28 septembre 2009 ?
- Lors de son adresse à la nation, il a demandé dans les 48 heures qui suivent, l’implication de la communauté internationale en ses termes : « Notre pays vient de perdre 37 de ses fils par la faute des opposants qui se sont entêtés de marcher malgré l’interdiction faite par le pouvoir.. »
Au lendemain de cette annonce du Président de la junte militaire, aucun acteur de l’Opposition, des Associations, des Organisations de la Société Civile, du Syndicat, du Patronat, des Organisations Guinéennes de Défense des Droits de l’Homme et aucun Citoyen lambda, n’a répliqué en disant qu’au lieu de 37 personnes officiellement annoncées à la RTG, qu’il s’agit de 157 personnes.
Curieusement, il a fallu attendre que le capitaine Dadis soit exilé au Burkina Faso pour que les données changent miraculeusement de 37 morts à 157 morts, sans préciser le nombre d’enfants, de femmes et d’hommes.
Les 37 corps annoncés par le pouvoir ont été exposés à la Grande mosquée Fayçal et les familles identifiées ont procédé à leur inhumation et enterrement.
Aucune enquête indépendante et impartiale n’a abouti à préciser les 120 autres personnes présumées tuées, tout en précisant les familles des victimes des 120/157 supposées enterrées dans un charnier introuvable depuis plus de dix ans.
L’information du Cabinet du Pool des Juges d’Instruction de la 2ème Chambre de Contrôle de la Cour d’Appel de Conakry devrait faire en sorte que les 120 autres corps des victimes supposées enterrées dans une fosse commune soient identifiés.
Il est important de rappeler aussi que sous la 2ème et la 3ème République, les victimes des marches généralement hostiles aux pouvoirs en place, reflètent le refus de nos opposants au respect du principe d’interdiction des marches, juste pour créer des heurts suivis de victimes innocentes afin de ternir l’image du pays, décourageant du coup les investissements étrangers dans le pays.
Et pourtant, dans un Etat de droit et de démocratie pluraliste, ces opposants comme tout autre citoyen lambda, doivent obligatoirement répondre de leurs actes devant les tribunaux conformément à la loi, mais hélas !
- Entre décembre 2006 et janvier-février 2007, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG) appuyée par l’opposition avaient lancé une grève illimitée mobilisant des milliers de personnes, qui ont été bloqués par les forces de défense et de sécurité (militaires, gendarmes et policiers) au pont 8 novembre, faisant 200 à 300 morts (corps et familles victimes identifiés) selon certains médias de la place.
Jamais, ni la Cour Pénale Internationale (CPI), ni la communauté internationale n’est venue faire une enquête internationale autour des évènements sanglants de 2006-2007, parce que, les autorités guinéennes d’alors n’avaient pas fait la demande.
Aucune volonté politique n’était là pour demander la venue des enquêteurs internationaux de la CPI pour faire la lumière sur ces tueries de 2006-2007.
Malgré ces exactions, la Guinée a continué à recevoir des aides des Institutions de Breton-Wood (Banque Mondiale- Fonds Monétaire International).
Pourquoi faut-il s’acharner mordicus, contre le Capitaine Moussa Dadis CAMARA, pour avoir eu le courage patriotique de solliciter auprès des Nations Unies l’envoi d’une enquête internationale en Guinée pour faire toute la lumière sur le massacre présumé de la manifestation du 28 septembre 2009 ?
- Aussi, si le Capitaine Dadis avait l’intention de tuer les opposants comme d’autres prétendent le dire, comment pouvait-il ordonner à son Premier Ministre Kabiné KOMARA, le Colonel Moussa Tiégboro CAMARA et le Secrétaire Général des Affaires Religieuses Moustapha Koutoubou SANOH, d’aller prendre tous les opposants blessés à l’hôpital militaire du Camp Samory et du PM3 pour des soins à la Clinique Pasteur à sa charge en insistant d’assurer leur sécurité à ce niveau ?
- Pourquoi ces leaders politiques de l’opposition après leurs soins médicaux à la Clinique Pasteur, n’ont dans aucun passage de leurs déclarations fait état de 157 morts et de 109 femmes violées.
Ces leaders ont tous dit être sauvé de la mort, de ce drame du 28 septembre 2009 par les soins du Colonel Moussa Tiégboro CAMARA, qui s’était sacrifié pour eux. Ces déclarations qui ont été relayées dans les médias nationaux et internationaux (RFI par exemple) sont toutes disponibles pour des fins d’enquêtes sérieuses pour la manifestation de la vérité.
- Comment peut-on procéder aux viols de 109 femmes au Stade du 28 Septembre pendant ces évènements douloureux du 28 Septembre 2009, en moins de 15 mn?
- Pourquoi ces femmes dites violées ont-elles refusé catégoriquement de répondre à l’appel lancé par l’Association Mère et Enfant (AME) pour leur prise en charge médicale le 29 Septembre 2009 suite à la création d’une cellule de crise pour la circonstance?
Pour une question de crédibilité, de grandeur et de transparence du procès des évènements du massacre présumé de 157 personnes et de viols présumés de 109 femmes, le 28 Septembre 2009, une reconstitution des faits est bien possible à travers le FBI car les évènements du 28 Septembre 2009 ne sont vieux que de dix ans, vingt-deux jours.
En République Démocratique du Congo (RDC), il a été découvert des charniers dont les crimes ont été commis il y a plus de 20 ans. La même chose est possible en République de Guinée dans le cas de l’existence présumée de charniers suite aux évènements du 28 Septembre 2009, tant dénoncés par certaines catégories de guinéens.
En d’autres termes, le Professeur Alpha CONDE, homme de droit, hier opposant historique, aujourd’hui Président de la République, Premier Magistrat du pays et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, garant de la paix et de la stabilité du pays, à l’impérieuse nécessité de suivre ce dossier pour la manifestation de la vérité, afin que le jugement soit inclusif et sans parti pris, conformément aux articles 9, 35, 45 et suivants de la Constitution.
Et pour la crédibilité du procès, celui-ci doit être élargi à tous les organisateurs de la manifestation non autorisée du 28 septembre 2009 et à tous les autres membres du CNDD non inculpés par le Cabinet du Pool des Juges d’Instruction de la 2ème Chambre de Contrôle de la Cour d’Appel de Conakry, conformément aux dispositions des articles 106, 107, 108 à 119 de l’ancien code pénal.
Son excellence Professeur Alpha Condé
Président de la République de Guinée
Chef de l’Etat
Enfin, si la CPI a demandé à la Justice guinéenne de juger cette affaire, parce qu’elle considère que la Guinée est un pays indépendant et souverain, disposant d’institution judiciaire capable de juger cette affaire par un tribunal criminel.
Elle tient aussi à ce que la vérité soit dite et que les enquêtes impartiales prouvent à suffisance la responsabilité ou non de tous les acteurs liés aux évènements du 28 septembre 2009 (CNDD et Opposants organisateurs).
Pour ce faire, l’information sur le massacre présumé du 28 septembre 2009 doit être normalement reprise par le Cabinet du Pool des Juges d’Instruction de la 1ère Chambre de Contrôle de la Cour d’Appel de Conakry, ce ne sera que saine JUSTICE.
Affaire à suivre dans la prochaine publication!
Que Dieu le Tout Puissant bénisse la Guinée, les guinéennes et guinéens, Amen !
PAR ALFOUSSENY MAGASSOUBA
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