La semaine dernière, les Guinéens de l’intérieur comme de la diaspora ont suivi avec effarement, sur les réseaux sociaux, le Premier ministre guinéen, Dr Ibrahima Kassory Fofana, mal en point, se faisant porter par des secouristes américains. Chacun y est allé de son commentaire. Pour certains, le chef du gouvernement guinéen, en séjour au pays de l’Oncle Sam, aurait été victime d’un malaise à son domicile. Pour d’autres, l’enfant de Forécariah aurait plutôt fait une chute. Ce qui aurait nécessité l’intervention rapide des secours.
Mais la pertinente question que tout le monde se pose aujourd’hui en Guinée et ailleurs est celle de savoir qui a pu prendre sur lui ou sur elle cette lourde responsabilité de prendre et publier l’image peu flatteuse du locataire du Palais de la Colombe, le deuxième personnage de l’Exécutif.
En procédant ainsi, l’auteur(e) de cette fuite, qui s’apparente à un acte délibéré, a mis à nu les failles du système sécuritaire autour des plus hautes autorités du pays.
Il y en a qui soutiennent dur comme fer que le Premier ministre connaît bien l’identité de la personne qui a eu le culot de poser cet acte répréhensible à tout point de vue, cette doit être cité devant le tribunal. Même étant un homme public de premier plan, un Premier ministre, chef du gouvernement, a droit à une vie privée.
Celui ou celle qui a pris cette curieuse initiative de photographier et poster l’image du PM victime d’un malaise ou d’une chute ne se poserait pas trop de questions pour lui donner un coup de poignard dans le dos dès que l’occasion se présente.
Les services spécialisés de l’Etat devraient sérieusement se pencher sur cette affaire qui fait couler actuellement beaucoup d’encre et de salive dans notre pays et au-delà.
Au mois d’août dernier, l’on s’en souvient, sur la base d’une plainte portée par un conseiller du même Premier ministre et en 2010 il était UFR du nom de Mohamed CHERIF HAIDARA , contre ma personne j’ai été convoqué, auditionné et gardé à vue dans les locaux des Services spéciaux du colonel Moussa Tiégboro Camara pour des faits d’injures, de diffamation, d’utilisation frauduleuse de données à caractère personnel par le biais d’un système informatique, mais en réalité sur le fond le dossier était vide, et c’était de la pure intimidation orchestré par Mohamed CHERIF HAIDARA. Avant d’être placés sous contrôle judiciaire. La suite, on la connaît (un non-lieu).
Comme pour dire que l’on ne peut pas se permettre, impunément, d’exposer la vie d’honnêtes personnes sur la Toile.
Mais aujourd’hui, c’est au tour du Premier ministre guinéen, de défrayer, à son corps défendant, la chronique des faits divers. Il va falloir donc donner forcément une suite judiciaire à cette affaire et procéder en même temps à un nettoyage à grande eau de l’entourage du chef du gouvernement. L’histoire nous enseigne en effet que l’ennemi n’est jamais loin de nous et peut parfois se faire passer pour un ami dont la loyauté et la sincérité sont au-dessus de tout soupçon. Comme dit l’autre, ‘’préservez-moi de mes amis ; les ennemis, j’en fais mon affaire’’. A méditer.
Ibrahima Sory CISSE