Drame de Timbo : au-delà de l’émotion !
Hier jeudi 5 mars 2020, un minibus en partance pour Kankan et ayant à son bord les joueurs de l’équipe de football ‘’Etoile de Guinée’’ a fait un grave accident de la circulation au niveau de Timbo (préfecture de Mamou). Au moment où ces lignes sont écrites, le bilan était de 9 morts et de nombreux blessés plus ou moins graves.
Selon les premiers constats faits par les services de sécurité, c’est l’excès de vitesse qui serait la cause principale de cet autre accident qui vient d’endeuiller la famille sportive guinéenne (ces deux dernières années, le Wakriya FC de Boké a perdu des joueurs dans deux accidents différents).
Au-delà de la vive et compréhensible émotion suscitée par cet accident tragique de Timbo, il faut reconnaître que la situation de certains clubs de football, notamment ceux de la Ligue 2 et de la Division nationale, est loin d’être reluisante. La plupart de ces clubs manquent cruellement de moyens. Les subventions qui leur sont allouées par les autorités sportives ou les instances dirigeantes du football guinéen ne sont pas suffisantes pour couvrir tous leurs besoins (primes des joueurs et des encadreurs, frais de logement, de restauration et de transport, l’équipement, etc.). Pour leur déplacement à l’intérieur du pays, c’est un euphémisme de dire que les dirigeants de ces clubs de Ligue 2 et de la Division nationale éprouvent d’énormes difficultés à joindre les deux bouts. S’ils ne se mettent pas à ‘’quémander’’ de l’argent aux personnes de bonne volonté ou à des mécènes, ils optent, en désespoir de cause, pour des moyens de transport peu sûrs, avec tous les risques que cela comporte.
Pour le cas spécifique de l’Etoile de Guinée par exemple, cette formation était en route pour Kankan où elle devait affronter la formation de Karifamoriya au compte de la première journée de la Ligue 2 de football, à bord d’un minibus. Mais le destin, cruel, en a décidé autrement. Neuf de ses joueurs ont été tués dans un accident à Timbo, à 50 km de Mamou.
Même en Ligue 1, à part le Horoya AC de Mamadou Antonio Souaré, le Hafia FC de KPC, l’ASK de Bouba Sampil et le Club industriel de Kamsar du général Mathurin Bangoura, force est de constater que des clubs guinéens, par manque de moyens, voyagent dans des conditions relativement difficiles. Une situation qui devrait attirer l’attention des autorités en charge des Sports. En véritables patriotes, les mécènes cités plus haut ont fait à ce jour et continuent de faire ce qu’ils peuvent pour tirer le football guinéen vers le haut. Le parcours élogieux des Rouge et Blanc du Horoya AC dans les compétitions interclubs de la CAF en est une parfaite illustration.
IBRAHIMA SORY CISSE