Guinée : pour qui roule le Collectif pour une transition (CTG) ?
Depuis quelques semaines, un certain Collectif pour une transition en Guinée (CTG), sorti de nulle part, se fait remarquer dans les médias nationaux et internationaux par sa prise de position ouverte et revendiquée contre le régime du Pr. Alpha Condé.
Ce CTG ne demande ni plus ni moins que la fin immédiate dudit régime, coupable à ses yeux de tueries et de graves atteintes aux droits de l’homme ces neuf dernières années dans le pays.
La question que tout observateur sérieux serait toutefois tenté de se poser est de savoir de quelle légitimité ce Collectif se prévaut-il pour demander de but en blanc à écourter le mandat d’un président démocratiquement élu.
Il y a un peu plus d’un an, on le sait, à l’initiative de l’ancien ministre de l’Agriculture, Abdourahamane SANO de la PCUD (un homme qui n’a jamais porté dans son cœur le président Alpha Condé et son régime), le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a été porté sur les fonts baptismaux. Pendant douze mois, les membres de cette plateforme composée des poids lourds de l’opposition politique et des organisations de la société civile (farouchement opposés au 3ème mandat et à la nouvelle constitution) ont manifesté dans la rue et posé des actes de désobéissance civile aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. La suite, on la connaît. Ces manifestations à répétition du FNDC n’ont pas empêché l’adoption d’une nouvelle constitution par voie référendaire.
Aujourd’hui, pour cause d’essoufflement ou d’échec du FNDC, c’est ce fameux Collectif pour une transition en Guinée (CTG) qui semble prendre le relais dans la contestation du régime Condé, notamment à l’international. Pour qui roulerait-il ? Beaucoup se posent cette question qui vaut son pesant d’or. Si l’on s’intéresse en tout cas à sa composition, l’on y trouve des Européens, des Africains et des Guinéens qui ont un dénominateur commun : l’opposition à un troisième mandat pour l’actuel locataire du palais présidentiel Sékhoutouréya, le professeur Alpha Condé. Il y a deux jours, l’on a suivi, avec intérêt, l’intervention de Mr. Ibrahima Sorel Keïta de la diaspora guinéenne sur les ondes de la radio Espace FM. Une sortie qu’il a mise à profit pour expliquer le bienfondé de leur démarche, que beaucoup de personnes (même les détracteurs du régime Condé) ont du mal à comprendre : se lever un beau matin pour exiger une transition dans un pays dont le président démocratiquement élu n’est ni à la fin de son mandat constitutionnel ni frappé d’indisponibilité irréversible. De grâce, un peu de jugeote et de discernement dans les actes que l’on pose pour éviter de se ridiculiser.
Mohamed Diallo