Dans un communiqué très ferme, le CNOM appelle les médecins à “ne pas susciter de faux espoirs de guérison ”.
Dans un communiqué publié le 23 avril, le Conseil de l’Ordre des médecins de France (CNOM) met sérieusement en cause les agissements du professeur Didier Raoult, sans toutefois le citer nommément. Dans ce texte, l’Ordre rappelle avec fermeté les règles en vigueur pour les protocoles de recherches cliniques, et indique qu’il est « inadmissible dans ce contexte de susciter de faux espoirs de guérison « , alors que le patron de l’IHU Méditerranée Infection martèle depuis le début de l’épidémie que l’association hydroxychloroquine/azithromicyne permet d’avoir des résultats « excellents » contre le Covid-19.
Le corps médical se doit “d’être à la hauteur pendant cette crise sanitaire ”
« Ces dernières semaines dans les médias, plusieurs médecins ont fait état de ‘protocoles de traitement’ du Covid-19 qui nécessitent une clarification de la part du Conseil national de l’Ordre des médecins , indique le communiqué. Le CNOM rappelle fermement à l’ensemble des médecins qu’en cette période de vulnérabilité particulière et face à l’inquiétude de nos concitoyens, leur parole prend un sens encore plus important (…) Les Français, nos patients, vouent une confiance importante au corps médical, qui se doit d’en être à la hauteur pendant cette crise sanitaire sans précédent « .
L’Ordre annonce également avoir informé l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de l’existence de « ces protocoles qui s’inscrivent en dehors de la législation en vigueur » et qu’elle tirera le cas échéant « les conséquences de l’avis de l’ANSM « . L’Ordre pourrait ainsi reprocher au professeur de microbiologie la méthodologie de ses travaux, présentés en avant-première à Emmanuel Macron le 9 avril et qui ont fait depuis l’objet d’une demande de précision de la part de l’ANSM, sans réponse de Didier Raoult.
Sans l’appui de l’ANSM, le très populaire chercheur marseillais serait finalement hors la loi, car un essai clinique qui ne respecte pas les procédures officielles est passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.