Secteur de l’Energie : que peut faire encore Cheick Taliby Sylla ?
S’il y a un secteur dans lequel le président Alpha Condé a investi sans compter depuis son avènement au pouvoir en 2010, c’est bien celui de l’Energie. On avance le chiffre astronomique de 3 milliards de dollars américains. En agissant ainsi, le premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante entendait bouter l’obscurité hors des centres urbains et des villages de son pays. C’est dans ce cadre bien précis qu’il a lancé les travaux de construction de grands barrages hydroélectriques. En 2015, le barrage Kaléta a été inauguré pour améliorer substantiellement la desserte en courant électrique, principalement dans la capitale et ses environs. Les travaux de construction du barrage Souapiti sont en cours pour proclamer, in fine, l’indépendance énergétique de la Guinée.
Mais il faut reconnaître que tous ces investissements conséquents faits par le président Alpha Condé dans le secteur de l’Energie n’ont tous pas été judicieusement gérés par les différents responsables du département de l’Energie et de la Guinéenne de l’Electricité (EDG). Du fait de la corruption, de l’affairisme et du clientélisme de certains cadres véreux, les Guinéens continuent de rencontrer des difficultés dans ce secteur vital de leur vie. La récente surévaluation du coût du volet Energie du plan de riposte au covid-19 du gouvernement guinéen en est une parfaite illustration.
Dans une adresse à la nation, et avec bonne foi, le Premier ministre, chef du Gouvernement, Dr Ibrahima Kassory Fofana, avait décliné le plan national de riposte au covid au triple plan sanitaire, social et économique.
Malheureusement, par la faute d’un ministère, celui de l’Energie, la Guinée a été induite en erreur, au point de paraître aux yeux de ses traditionnels partenaires économiques comme un pays où la mal-gouvernance serait érigée en système de gouvernement.
Pendant ce mois saint de Ramadan, les Guinéens renouent avec les coupures intempestives du courant électrique, aussi bien dans la capitale que dans les villes de l’intérieur (Faranah, Kouroussa, Kankan, Kamsar, etc.). Ce qui donne lieu, par endroits, à des manifestations de protestation contre ce manque inexplicable d’électricité. Beaucoup se demandent alors, avec instance, ce que Cheick Taliby Sylla peut encore faire à la tête du département de l’Energie. De l’avis général, l’ancien DG de la SEG a vraiment montré ses limites dans un secteur aussi stratégique que celui de l’Energie. Par conséquent, il va falloir que le président de la République et son Premier ministre tirent toutes les conséquences de cette situation et qu’ils prennent, sans états d’âme, des décisions dans l’intérêt exclusif des populations guinéennes.
Mohamed Diallo