Démission de Badra Koné de l’UFR : un non-évènement !
Hier mardi 2 juin, Badra Koné, jusqu’ici secrétaire général de la Jeunesse de l’UFR, par ailleurs un des vice-maires de la commune de Matam, a, par écrit, démissionné du parti de l’ancien Premier ministre Sidya Touré. Pour tous les fins connaisseurs et observateurs avertis de la scène politique guinéenne cette démission est un non-évènement, dans la mesure où l’intéressé n’a pas appartenu véritablement à l’UFR, la troisième force politique du pays, derrière le RPG Arc-en-ciel et l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
L’homme s’est fait connaître lors des élections communales du 4 février 2018. Un scrutin auquel il se présentera comme indépendant. La suite , on la connaît. Elu conseiller communal, il jettera sa casquette d’indépendant, pour rejoindre l’UFR où il réussira à se faire élire comme 1er secrétaire national à la Jeunesse. Lors des assemblées générales hebdomadaires de l’UFR à son siège national à Matam ou sur les réseaux sociaux, Badra Koné s’est donné beaucoup de libertés en tenant des propos que beaucoup ont trouvés discourtois et désobligeants à l’égard des tenants du pouvoir. Il est allé jusqu’à enfiler une ténue militaire dans une vidéo pour se livrer à une attaque en règle contre le pouvoir d’Alpha Condé. Nul n’étant au-dessus de la loi, à cause de ses agissements répétés et ses sorties incontrôlées sur les réseaux sociaux ou dans les médias classiques, il se fera arrêter par les forces de l’ordre pour passer quelques jours en détention.
Après sa sortie de prison, pour les raisons qui lui sont propres, il s’est montré de plus en plus discret dans les activités du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dont son désormais ancien parti est membre.
Et lorsqu’il a littéralement créé le buzz en s’affichant avec l’actuel 2ème vice-gouverneur de la banque centrale (Baïdy Aribot), beaucoup, à l’UFR, mais pas seulement, ont commencé à le soupçonner d’être une taupe à la solde du pouvoir. Des rumeurs et des insinuations qu’il balayera pour dire à qui veut l’entendre qu’il ne reniera jamais son amitié avec l’ancien député uninominal de Kaloum.
Aujourd’hui, pour justifier son départ de l’UFR, il évoque d’abord ses rapports tendus avec Cheick Tidiane Sylla de la Cellule de communication et Saïkou Yaya Barry (secrétaire exécutif). Il a ensuite fait part de sa volonté de voir le personnel politique du pays rajeuni. C’est pourquoi il annonce le lancement d’un mouvement qui se battra pour la prise du pouvoir par les jeunes en Guinée.
Des arguments que certains jugent légers. Pour eux, Badra Koné, en quête de popularité, a tout simplement pris la décision de se tourner vers l’une des grandes formations politiques du pays. Reste à savoir maintenant ce qu’il pèse réellement sur l’échiquier politique guinéen. Beaucoup de ses compatriotes le présentent un jeune agité, ambitieux et pressé. A lui de prouver le contraire.
Mohamed Diallo