USTG : la fin de l’idylle entre Abdoulaye Sow et Aboubacar Soumah
Comme beaucoup s’y attendaient, le divorce entre Abdoulaye Sow de la FESABAG et Aboubacar Soumah de l’une des deux branches du SLECG est en passe d’être consommé définitivement. Ils sont respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de l’USTG-Conakry (en conflit ouvert avec l’USTG-Mamou de Camara Abdoulaye). Dans une de ses sorties médiatiques en date du 8 juin 2020, l’enseignant Aboubacar Soumah s’en est directement pris au banquier Abdoulaye Sow pour siffler certainement la fin de leur idylle qui, ces derniers temps, avait tant fantasmé les opposants au président Alpha Condé, regroupés au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Une plateforme dont les activités sont coordonnées par un certain Abdourahamane SANO, présenté par beaucoup comme un homme qui n’a jamais porté dans son cœur le professeur Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante.
Avec les grèves et autres débrayages à répétition, le SLECG d’Aboubacar Soumah et la FESABAG d’Abdoulaye Sow ont donné ces dernières années du fil à retordre aux différents gouvernements de la troisième république dans des secteurs aussi stratégiques que l’Education et les Banques. A cause de ce que certains considèrent comme des agissements de politiciens déguisés en syndicalistes, les deux hommes se sont mis à dos aussi bien le gouvernement que le patronat.
L’année dernière, l’on s’en souvient, à la faveur de la célébration de la Fête du Travail, les deux camps rivaux de l’USTG (Union syndicale des travailleurs de Guinée) se sont affrontés avec une rare violence, faisant des blessés plus ou moins graves dont le camarade Aboubacar Soumah du SLECG. En se donnant ainsi en spectacle, ces syndicalistes se sont totalement décrédibilisés aux yeux de l’opinion nationale. Ils sont en effet parvenus à nous faire regretter leurs illustres prédécesseurs qui ont marqué d’une pierre blanche leur passage à la tête des centrales syndicales que le pays a connues de son indépendance à ce jour. Il y a eu d’abord le père de cette indépendance guinéenne, feu Ahmed Sékou Touré, qui s’est révélé comme un grand syndicaliste avant de présider aux destinées du pays. C’est l’homme qui a dirigé avec succès la grève des 72 jours pour amener l’administration coloniale française à lâcher du lest dans sa manière de faire. A partir de 2006, Hadja Rabiatou Serah Diallo de la CNTG (actuelle présidente du C.E.S) et feu Ibrahima Fofana de l’USTG (tué dans un accident de la circulation en partance pour Fria) ont été perçus par leurs compatriotes comme des justiciers, des redresseurs de tort. Aujourd’hui, nombreux sont les leaders syndicaux qui sont accusés de verser dans la corruption pour s’enrichir indûment sur le dos de la classe ouvrière.
Fanta Camara