Installation des chefs de quartier et de district : le pouvoir accède à une principale revendication de ses opposants
Dans un décret lu hier à la télévision nationale, le président de la République, Pr. Alpha Condé, a ordonné au ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation de prendre toutes les dispositions réglementaires en vue de l’installation des chefs de quartier et de district, conformément aux accords passés entre la Mouvance présidentielle et l’Opposition républicaine.
Selon bon nombre d’observateurs et d’analystes de la situation sociopolitique, cet acte du chef de l’Etat, qui permettra de faire baisser les tensions dans le pays, coupe l’herbe sous les pieds de ses opposants qui, ces derniers mois, n’ont cessé de réclamer à cor et à cri l’installation des chefs de quartier et de district ainsi que les conseils régionaux. Reste à savoir maintenant si Cellou Dalein Diallo et ses camarades de l’aile dure de l’opposition ne soulèveront pas d’autres préalables, comme ils savent le faire, pour retarder ou faire avorter tout simplement l’application de cette mesure sur le terrain. Mais en agissant ainsi, ils se mettraient à dos, à n’en pas douter, une bonne frange des Guinéens et de la communauté internationale. Car, pour une question de cohérence, l’on ne saurait vouloir une chose et son contraire. C’est dans un souci d’apaisement et de transparence que le locataire de Sékhoutouréya a certainement donné des instructions fermes à son ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation afin que toutes les dispositions réglementaires et administratives soient prises pour installer enfin les nouveaux chefs de quartier et de district en lieu et place de ceux qui sont en place depuis un bon bout de temps.
A rappeler que les opposants se sont toujours prononcés contre la nomination des chefs de quartier et de district par le MATD, qui, à leurs yeux, se révèlent par la suite des serviteurs zélés du pouvoir ou du parti politique qui le soutient. L’expérience a toutefois montré que certains chefs de quartier ou de district, même issus des rangs des partis d’opposition, ne résistent pas trop longtemps aux avances politiques du parti au pouvoir, qu’ils finissent par rejoindre avec armes et bagages, à la grosse déception de leurs formations d’origine.
L’installation des chefs de quartier et de district aura l’avantage d’enlever à l’opposition un prétexte ou un argument pour refuser de s’asseoir à la table du dialogue inclusif, sincère et franc pour débattre sereinement des problèmes qui assaillent actuellement les Guinéens au triple plan politique, économique et social.
Fanta Camara