Emeutes de courant à Kankan : il faut savoir raison garder !
Hier mardi 21 juillet 2020, la ville de Kankan était à nouveau sous tension. Des jeunes manifestants réclamant la construction d’un barrage pour électrifier la région ont affronté dans la rue des forces de défense et de sécurité. L’on a déploré au cours de ces affrontements des cas de blessés.
Si certains trouvent légitime cette revendication de la jeunesse de Kankan, les partisans du pouvoir, par contre, voient derrière ces manifestations, une main noire, celle de certains partis politiques membres du Front national pour la défense de la constitution (FNDC). Ils indexent notamment le PADES de Dr Ousmane Kaba (natif de Karifamoriya, à 6 km du centre-ville de Kankan), l’UFDG (principal parti de l’opposition) et le PEDN de l’ancien ministre Lansana Kouyaté. Il faut rappeler que dans ses sorties médiatiques, Dr Ousmane Kaba, président du PADES, par ailleurs fondateur de l’université Kofi-Annan de Guinée, a toujours défendu l’idée selon laquelle il faut construire des micro-barrages en Haute Guinée et en Guinée forestière, deux régions mal loties en termes d’électrification. Et le fait que les jeunes manifestants de Kankan réclament désormais la construction d’un barrage amène les partisans du régime à se demander s’il ne s’agirait pas en définitive d’une manipulation politique déguisée en un mouvement de réclamation du courant électrique.
Force est de constater que depuis l’avènement du Pr Alpha Condé au pouvoir, des actes concrets et positifs ont été posés en faveur de la Haute Guinée en général et de Kankan en particulier. Les nombreuses infrastructures construites ou rénovées à la faveur de la fête tournante de l’indépendance ont largement contribué à changer positivement la physionomie de la commune urbaine de Kankan. Parmi ces infrastructures, l’on peut citer entre autres : les gares routières, les salles de classe, les marchés, les maisons des jeunes, les blocs administratifs, les commissariats de police, les postes de gendarmerie, les palais de justice, les maisons d’arrêt, les places publiques. Sans oublier le bitumage de la voirie urbaine.
La construction d’un barrage hydroélectrique, que réclament les manifestants de Kankan, ne peut pas se faire dans l’immédiat. Et conscient de l’épineux problème énergétique auquel la 2ème ville du pays est confrontée, le président Alpha Condé y a envoyé des groupes électriques pour la fourniture de cette denrée indispensable qu’est le courant électrique.
Au lieu donc de miser sur les manifestations de rue, qui peuvent parfois déraper, il serait plutôt responsable et salutaire de passer par le dialogue et la concertation pour répondre favorablement aux pertinentes et légitimes questions soulevées par les braves populations de Kankan qui, on le sait, garderont toujours dans leur cœur le grand bâtisseur doublé du patriote qu’est le professeur-président Alpha Condé.
Mohamed Diallo