Covid-19 : attention, des risques d’implosion des cas pendant la Tabaski !
Les fidèles musulmans de Guinée, à l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, célébreront le vendredi 31 juillet 2020, l’Aïd el-Kébir ou la Tabaski. Traditionnellement, la célébration de cette grande fête musulmane est mise à profit par beaucoup de Guinéens pour se rendre dans leurs villes ou villages d’origine. A cette occasion, la capitale Conakry se vide littéralement de ses habitants qui préfèrent aller fêter avec les parents à l’intérieur du pays. Mais seulement voilà, cette année, le pays fait face à la très préoccupante crise sanitaire liée à la covid-19. Au moment où ces lignes sont écrites, la barre des 6000 cas confirmés de covid-19 était largement dépassée en Guinée. Des cas de décès liés à cette maladie sont enregistrés ces derniers jours à Siguiri et à Kankan, deux préfectures dont les ressortissants se déplacent massivement à la faveur de la célébration de la Tabaski. Face à cette situation, il va falloir qu’à tous les niveaux, les gens acceptent de faire une prise de conscience, avant qu’il ne soit trop tard.
Le gouvernement, de son côté, se doit d’être intransigeant et ferme sur le respect scrupuleux des mesures barrières par les populations des centres urbains et des campagnes. Il a aussi l’obligation de faire respecter l’interdiction du voyage de personnes n’ayant pas fait de test covid-19, en provenance de Conakry qui, on le sait, est l’épicentre de la maladie en Guinée. Mais il suffirait de se rendre à Coyah ou à Dubréka, pour constater, avec amertume, la non-observation de cette décision prise par les plus autorités du pays. La corruption et l’impunité aidant, nombreux sont les voyageurs, munis de fausses attestations covid-19, qui réussissent à passer entre les mailles des barrages érigés pour la circonstance par les forces de défense et de sécurité.
De l’avis général, ce serait un grand risque de laisser les gens se déplacer et sortir de Conakry à leur guise pour propager la maladie à travers le pays. Sans oublier que la semaine dernière, dans un communiqué publié dans la presse, le secrétariat général aux Affaires Religieuses a indiqué que les mosquées seront ouvertes exceptionnellement pour permettre aux fidèles musulmans de faire la prière de l’Aïd-el Kébir, tout en respectant les gestes barrières (port du masque, lavage des mains, distanciation physique). Mais pour qui sait que certains esprits obtus se plaisent encore à propager des rumeurs hallucinantes sur la pandémie de coronavirus, il y a de bonnes raisons de tirer la sonnette d’alarme. Les plus illuminés, qui ne respectent aucune mesure conseillée par les spécialistes de la santé, vont jusqu’à nier carrément l’existence de cette terrible maladie qu’est la covid-19. La santé n’a pas de prix, il faut alors la protéger à tout prix. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. A bon entendeur, salut !
Ibrahima sory CISSE