Libération des manifestants de Kankan : un geste d’apaisement à saluer !
Suite aux manifestations du 21 juillet 2020 à Kankan, les forces de sécurité ont procédé à l’interpellation de certains jeunes qui, ces derniers temps, ne cessent de réclamer dans la rue la construction d’un barrage pour électrifier la Haute Guinée. Une arrestation qui a été mal perçue par les parents des intéressés et certaines organisations de défense des droits de l’homme. Quelques jours plus tard, les femmes et d’autres jeunes ont ouvertement menacé de descendre dans la rue pour réclamer la libération des manifestants arrêtés en marge de la marche du 21 juillet. Face à cette menace, les autorités ont dû déployer les forces de sécurité dans les carrefours et autres points stratégiques de la ville pour dissuader d’éventuels fauteurs de troubles. Finalement et heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Hier mercredi 29 juillet, soit à deux jours de la célébration de la fête musulmane de l’Aïd-el Kébir (Tabaski), les jeunes manifestants arrêtés lors des émeutes de courant ont recouvré leur liberté, à la grande joie de leurs proches et de leurs camarades. Pour bon nombre d’observateurs, cette libération est un geste d’apaisement à saluer et à mettre à l’actif du pouvoir qui n’a aucun intérêt à voir un de ses fiefs épouser dans la durée le comportement des fiefs de l’opposition.
Bien que leur revendication soit légitime, les manifestants de Nabaya devraient toutefois comprendre que la construction d’un barrage hydroélectrique ne peut pas se faire dans l’immédiat.
En lieu et place des manifestations de rue, qui tournent souvent à l’affrontement avec les forces de sécurité, il serait plutôt responsable et salutaire de passer par le dialogue et la concertation pour répondre favorablement aux pertinentes et légitimes questions soulevées par les braves populations de Kankan.
Depuis son avènement au pouvoir, le Professeur Alpha Condé a posé des actes concrets et positifs en faveur de la Haute Guinée en général et de Kankan en particulier. Les nombreuses infrastructures construites ou rénovées à la faveur de la fête tournante de l’indépendance ont largement contribué à changer positivement la physionomie de la commune urbaine de Kankan. Parmi ces infrastructures, l’on peut citer entre autres : les gares routières, les salles de classe, les marchés, les maisons des jeunes, les blocs administratifs, les commissariats de police, les postes de gendarmerie, les palais de justice, les maisons d’arrêt, les places publiques. Sans oublier le bitumage de la voirie urbaine.
Du côté donc de Kankan, comme dans tout le pays, il va falloir prendre le soin de ne pas jeter un peu trop vite le bébé avec l’eau du bain. La violence détruit forcément tandis que le dialogue construit durablement. A nous de choisir.
Ibrahima Sory CISSE