C’est ainsi que M. Amadou Damaro Camara, reconnu comme l’un des cerveaux de la tentative de coup d’Etat, a été condamné à la peine capitale par la Haute Cour de Justice.
Par Décret No204/PRG/SGG/88 du 27 septembre 1988, sa peine capitale est commuée à 20 ans de Travaux forcés. Par Décret No 205/PRG/SGG/88 du 27 septembre 1988, il bénéficie de la remise de la totalité de sa peine en même temps que les innocents.
Comme le précise ce décret susmentionné, durant sa détention, il bénéficie de son salaire et des avancements automatiques. Le 19 Septembre 1990, il est reconduit dans les mêmes fonctions qu’il occupait avant son arrestation.
Par contre, certains anciens détenus ont adressé des lettres individuelles au chef de l’Etat pour solliciter leur reprise dans leurs corps respectifs. La Présidence leur a opposé une fin de non-recevoir ! Ils ont appris à leur dépens que n’est pas Amadou Damaro qui veut…
Lui-même est Konianké et appartient donc à la Communauté Malinké. Qu’on soit d’accord comme lui Damaro qu’il y a eu effectivement tentative de Coup d’Etat le 4 Juillet ou non comme le suggèrent ceux qui pensent que ce n’est qu’une manipulation, les victimes de ces événements sont à 99,99% des malinkés. Des caciques de l’ancien régime de Sékou Touré. Damaro les a vendus à Lansana Conté. Notamment en jouant les taupes auprès des Services Spéciaux pro Conté de l’époque. Dont notamment Hervé Vincent Bangoura et Sama Panival Bangoura. Sans oublier le terrible et viscéralement anti Malinké, Alhousséni Fofana.
Acteur principal de la tentative de coup d’Etat, il échappa miraculeusement à la torture, bénéficia d’un traitement de faveur (repas pris en compagnie d’Alhousseyni Fofana en provenance de l’Hôtel Gbessia notamment).
C’est lui qui fit la composition du fameux Gouvernement en compagnie de deux de ses complices qui n’ont jamais été arrêtés.
En août 1986, pris de remords, M. Amadou Damaro a tenté de décharger sa conscience en adressant une correspondance au Chef de l’État pour dresser la liste des innocents en prison et celle des coupables en liberté. Cette bonne initiative saluée par les détenus fut bloquée par le Chef de Bataillon Kissi Camara, Commandant du Camp Alpha Yaya (BSC).
Pour mémoire, il s’agit du même Kissi Camara qui a dirigé pendant 10 ans le sinistre Camp Boiro et fut Régisseur de la Maison Centrale de Conakry jusqu’au 3 avril 1984. C’est lui qui enterra vivant le Garde Républicain Moussa Traoré au Cimetière de Dixinn-Centre II à Conakry II.
Après un bref passage à la Zone Militaire de Boké, il fut affecté au BSC (Camp Alpha Yaya Diallo) en 1985 pour s’occuper spécialement des détenus politiques arrêtés lors des événements du 4 Juillet 1985. Il s’acquitta servilement de cette tâche en fermant hermétiquement toutes les aérations du bloc (32 Escaliers) occasionnant la mort par suffocation de certains détenus. Il a également réduit la ration alimentaire au quart, provoquant ainsi la mort d’autres détenus par la famine.
Informé des intentions d’Amadou Damaro Camara, le Commandant Kissi Camara ordonna son isolement dans la cellule la plus insalubre.
En 1989, il a reconnu devant un Ministre du Général Conté, l’effectivité de la tentative de Juillet 1985. Rappelons qu’il a bénéficié de Lansana Conté, tous frais payés, d’un séjour aux USA. En a-t-il profité pour se taper la nationalité de l’Oncle Sam ?
Pour détruire Diarra Traoré, Amadou Damaro s’est offert des complices « collés-serrés » comme Sama Panival Bangoura, Alhousseyni Fofana et Hervé Vincent Bangoura.
En termes de complices plus lointains, notons Henri Tofani, Kolipé Lama et Sory Doumbouya. Ces tristes Sires ont des points communs : ce sont des Tortionnaires de Sékou Tyran animés par une haine implacable du Malinké et la délinquance tous azimuts y compris des mœurs sexuelles et l’alcoolisme !
Chef de bataillon Alhousseyni Fofana, Président de la Commission d’Enquête du C M R N au Camp Alpha Yaya Diallo.
C’est lui qui prononça la célèbre phrase du génocide de l’ethnie malinké. Citation : « Cette fois-ci, nous allons exterminer l’ethnie malinké en Guinée, et si le besoin se fait sentir, nous importerons la semence du Mali. Je vengerais sans pitié mes frères Karim Fofana et Almamy Fofana. » Fin de citation.
En plus des tortures et des conditions épouvantables, le Chef de Bataillon Alhousseyni Fofana portait atteinte à la dignité des détenus qui comparaissaient devant lui. C’est ainsi que Mme Bountouraby Youla a personnellement assisté à l’interrogatoire d’un détenu ligoté qu’elle avait dénoncé pendant les arrestations, à cause d’un marché perdu.
Il trouvait du plaisir aussi à embarquer des jeunes filles dans sa voiture pour venir assister à l’humiliation des détenus. Le tout arrosé de whisky qui servait de stimulant aux membres de la Commission.
Le 20 septembre 1985, le Vice-président de la Commission Nationale d’Enquête, le Commandant de Gendarmerie, Amadou Baldé, a annoncé la libération pure et simple des trois quarts des détenus reconnus innocents. A 17 heures, le Président de la Commission, Alhousseyni Fofana, ne s’était pas présenté comme convenu au siège de de la Commission, le Vice-président s’est rendu à son domicile en vue d’obtenir sa signature au bas de la liste de libération.
A son retour, il annonça que le Président, membre du C M R N, estime qu’il faut suspendre les libérations.
Le 25 septembre 1985, au cours d’une séance de critique et d’autocritique au Camp Alpha Yaya, devant les militaires et paramilitaires, le Président Lansana Conté a confirmé la démarche du Vice-président de la Commission d’enquête en déclarant : «Dans un Coup d’Etat Militaire, vous arrêtez des innocents, vous les torturez et vous vous emparez de leurs biens, vous avez fait honte à l’Armée ».
Malgré cette déclaration d’intention, le calvaire des innocents se prolonge pendant trois ans…
Chef de bataillon Jean Kolipé Lama, Coprésident de la Commission d’Enquête du C M R N à l’Etat-Major de la Gendarmerie Nationale.
Ancien membre du Comité Révolutionnaire, il commandait surtout les Pelotons d’Exécution des Camps de la Mort (Boiro, Alpha Yaya Diallo, Kindia). Aux premiers détenus qui comparurent devant lui les mains liées au dos, il fit la déclaration suivante : «Vous les Malinkés, vous êtes les Premiers Colonisateurs de la Forêt. Vous croyez que le bonheur est fait pour vous seuls ? Vous voulez nous faire descendre de la Mercedes ; nous refusons catégoriquement. Cette fois-ci, les comptes seront définitivement réglés.»
Hervé Vincent Bangoura
Coprésident de la Commission d’Enquête du C M R N à l’Etat-Major de la Gendarmerie Nationale, Tortionnaire, Membre des différentes Commissions d’Enquêtes du Comité Révolutionnaire, Directeur de la Police Secrète sous la Première République et Chef de la Police Secrète depuis le 3 avril 1984 !
Chef de bataillon Sory Doumbouya, Lieutenant général des Forces Armées Révolutionnaires, puis Gouverneur de la Région Administrative de Kérouané et membre du Comité Central du PDG.
Profitant des avantages liés à ses fonctions, il n’hésita pas à détourner l’épouse d’un détenu politique incarcéré au Camp Boiro.
Pour justifier les massacres consécutifs aux événements du 4 Juillet, il avait sillonné la Haute-Guinée, Préfecture après Préfecture, pour défendre l’indéfendable : « Il ne s’agit pas d’un complot contre les Malinkés ; car, moi Malinké, je suis encore Membre du Gouvernement. Diarra Traoré est un maudit et ceux qui l’ont suivi sont des maudits. Ils ont reçu de l’argent pour trahir le pays et, nostalgiques du passé, ils ont voulu libérer les anciens dignitaires du PDG ».
Henri Tofany, Président du Tribunal Militaire
Sous le régime du Tyran Sékou, lui aussi s’est offert la veuve d’un détenu politique qu’il avait envoyé devant le Peloton d’Exécution au pied du Mont Kakoulima. Et a fini par l’épouser !
Bah Mamadou Lamine
Source lynx