Fermeture des frontières avec la Guinée-Bissau : la panique du président Embaló qui en dit long…
Pour des raisons sécuritaires certainement, et peut-être en lien avec l’organisation de l’élection présidentielle prévue le dimanche 18 octobre 2020, la Guinée du professeur Alpha Condé a cru devoir fermer ses frontières avec trois de ses six voisins, à savoir le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra-Leone. Une fermeture qui semble mettre en mauvaise posture et dans tous ses états la Guinée-Bissau du fantasque Umaro Sissoco Embaló, qui, hier mercredi, avant de s’envoler pour le Portugal, a fait part de sa surprise sur les ondes de RFI.
« Le président guinéen a unilatéralement pris la décision de fermer ses frontières avec la Guinée-Bissau, le Sénégal, la Sierra Leone, tous voisins de son pays. Nous, nous ne fermerons jamais nos frontières avec la Guinée. Nous ignorons le motif d’une telle décision. De notre côté, sachez qu’il n’y a aucune menace contre son pays. Nous ne sommes pas des pays voyous ou des Etats qui hébergent des bandits pour déstabiliser un autre Etat. Nous déplorons une telle décision de sa part. Le différend entre Alpha Condé et moi est un problème mineur si on le compare avec les intérêts supérieurs de nos deux Etats. Le président Alpha peut avoir ses raisons que moi j’ignore. Ce que je pus vous assurer c’est que nos deux pays continueront d’être de bons voisins et bons amis », a confié à RFI l’homme fort de Bissau.
Il faut dire que depuis son élection controversée à la magistrature suprême de la Guinée-Bissau (un pays présenté dans la sous-région, à juste raison, comme un terreau fertile pour les coups d’Etat et une plaque tournante du trafic de drogue), l’on constate, avec beaucoup de regret que Umaro Sissoco Embaló, par ses agitations puériles, donne l’image hideuse d’un président qui ne sait pas vraiment ce pourquoi il occupe le palais présidentiel de son pays. Il s’illustre plutôt par ses sorties indignes d’un dirigeant responsable et respectueux des normes diplomatiques. Et sa cible préférée n’est personne d’autre que le président Alpha Condé, un panafricaniste convaincu et dont l’attachement à la démocratie n’est plus à démontrer. Sur les plateaux de télévision, sur les ondes de radios de grande écoute, dans les colonnes des journaux ou sur les sites d’information, il ne rate plus aucune occasion pour s’en prendre à l’actuel locataire de Sékhoutouréya, dont le seul crime est d’avoir toujours battu à la régulière et à plate couture son grand ami et frère Cellou Dalein Diallo. Récemment, il ne s’est pas empêché de confier aux journalistes, que s’il était Guinéen de Conakry, il voterait pour le candidat de l’UFDG à la présidentielle du 18 octobre. C’est tout dire. Et pour la célébration de la fête nationale de son pays, Umaro Sissoco Embaló a superbement ignoré le Pr. Alpha Condé sur la liste de ses invités. Il semble oublier que cet homme préside aujourd’hui aux destinées du pays qui a ouvert le bal des indépendances en Afrique francophone et qui a joué un rôle déterminant dans la guerre de libération de la Guinée-Bissau. Amilcar Cabral et ses compagnons du PAIGC n’avaient-ils pas pour base-arrière la Guinée de Sékou Touré qui les a accueillis à bras ouverts et les a aidés dans leur noble combat. Sous Conté, les soldats guinéens, à plusieurs reprises, sont allés en Guinée-Bissau pour éviter à ce pays limitrophe la déstabilisation et le saut dans l’inconnu. Mais comme dit l’autre, l’ingrat écrit toujours le bien dans l’eau et le mal dans la pierre. La simple fermeture des frontières avec son pays pousse subitement Embalo à policer son discours et à redescendre sur terre.
Ibrahima Sory CISSE