Pr Alpha Condé félicité par Emmanuel Macron : mieux vaut tard que jamais !
Dans la foulée de la confirmation de sa victoire par la Cour constitutionnelle (59,50% des suffrages valablement exprimés), le locataire de Sékhoutouréya a été félicité aussi bien par certains candidats malheureux (Dr Ousmane Doré, Dr Makalé Traoré, Dr Ousmane Kaba, Abdoulaye Kourouma, Laye Souleymane Diallo) que par ses homologues d’Afrique (Afrique du Sud, Maroc, Egypte, Sierra Leone, Comores, Congo-Brazzaville, Liberia, Ghana, Togo, Gabon, Cameroun, Angola, Gabon, Mali, le Bénin, etc. ) et d’ailleurs ( Russie, Chine, Turquie, Palestine, Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Suisse, etc.). Sans oublier les félicitations reçues du président de la Commission de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest), du président de la commission de l’Union africaine et des Nations unies.
La France, l’ancienne puissance coloniale, pour les raisons qui lui sont propres, a préféré ne pas se joindre immédiatement à ce concert de félicitations du vainqueur de la présidentielle guinéenne. Dans une interview accordée à ‘’Jeune Afrique’’, le locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron, a donné les raisons qui l’ont poussé à féliciter Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire (réélu pour un 3ème mandat à la tête de son pays) et non le Professeur Alpha Condé élu pour son premier mandat au compte de la 4ème République. Comme il fallait s’y attendre, beaucoup ont crié alors, à juste raison, au ‘’deux poids, deux mesures’’. Quelques jours plus tard, précisément ce 30 novembre, le président français s’est enfin décidé à écrire à son homologue guinéen pour reconnaître sa réélection à la tête de son pays pour un nouveau mandat de six ans. Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Cellou Dalein Diallo et ses alliés qui s’étaient accrochés à la position de Paris comme une bouée de sauvage ou y voyaient comme un soutien de taille n’ont désormais que leurs yeux pour pleurer. Et pour paraphraser le Général Charles de Gaulle, on leur rappellera que les Etats n’ont pas d’amis mais des intérêts à défendre.
De l’avis de tous les observateurs sincères et objectifs de la scène sociopolitique guinéenne, le vainqueur de la présidentielle du 18 octobre va devoir maintenant jouer la carte du rassemblement afin qu’il puisse faire face sereinement aux nombreux défis qui l’attendent dans l’exercice de sa haute fonction. Il va devoir faire de la réconciliation nationale, la priorité de ses priorités. Le double scrutin du 22 mars et la présidentielle du 18 octobre, on le sait, ont contribué, dans une certaine mesure, à dresser littéralement une partie des Guinéens contre d’autres. Des violences pré et postélectorales ont fait des victimes et des dégâts matériels importants aussi bien à Conakry que dans l’arrière-pays. Il va falloir donc travailler à l’apaisement des cœurs et à l’unité des Guinéens, tous bords politiques confondus, autour des valeurs communes. Les leaders religieux et d’opinion devraient être mis à contribution pour faire passer les messages de paix et de cohésion sociale. La lutte contre la corruption, l’impunité et l’enrichissement illicite devra être un des chantiers prioritaires du nouveau mandat du locataire de Sékhoutouréya.
Mohamed Diallo