Dix après les faits, Anne Sinclair a décidé pour la première fois de livrer son « ressenti » sur « l’affaire DSK », qui a entraîné la chute de celui qui était alors son époux, Dominique Strauss-Kahn, dans un entretien à l’hebdomadaire Elle.
Dans cette interview mise en ligne lundi, elle réagit au « séisme » déclenché en mai 2011 par l’arrestation à New York de son mari, accusé de viol, et aux critiques qu’elle a essuyées pour l’avoir soutenu. Avant de s’en séparer en 2012.
« Cela tient peut-être à lui, mais peut-être aussi à moi, j’ai reproduit le schéma de dépendance qui me liait à ma mère. (…) J’étais avec lui dans la hantise du désaccord et la crainte de lui déplaire. Alors, était-ce de l’emprise, je ne sais pas, mais en tous les cas, de la soumission et de l’acceptation », raconte-t-elle, quelques jours avant la sortie de ses mémoires, « Passé composé » (Grasset).
Dans ce livre, l’ancienne journaliste star de TF1 (avec l’émission 7 sur 7) a choisi de raconter « uniquement (son) ressenti ». « Je ne me sens pas autorisée à parler d’actes qui ne sont pas de mon fait », déclare-t-elle.
Anne Sinclair insistent sur « deux choses qui (lui) importent ».
« Contrairement à tout ce qu’on a dit, je n’avais pas envie d’aller à l’Elysée, lui (DSK) non plus n’avait pas très envie d’ailleurs, c’était un enchaînement de circonstances… ».
Deuxièmement, « je veux que l’on comprenne que je ne savais rien des comportements de mon mari ». « Je sais que c’est très difficile à admettre, j’avoue que moi-même, si on me racontait cela, je ne le croirais pas, mais pourtant, c’est vrai ». A l’époque Dominique Strauss-Kahn exerçait « un pouvoir de persuasion très fort », jusqu’à ce que l’affaire du Carlton de Lille lui ouvre les yeux, explique-t-elle à Elle.
« On ne laisse pas tomber un homme qui est à terre », dit-elle. « Je pense que j’ai compté pour lui, mais j’étais au bout. Nous n’avons jamais eu d’explication de fond ».