Guinée : L’écrivain Tierno Monenembo ou l’obsession de la haine ….(Par Mohamed Soumah)
« La Guinée est une famille, mon colonel. Malheureusement, les discours haineux de Sékou Touré, de Lansana Conté et d’Alpha Condé ont dangereusement fragilisé sa cohésion. Si vous reproduisez l’arnaque de 2010, je vous assure qu’elle va exploser en mille morceaux. Rien, ni personne ne pourra l’empêcher » dixit Thierno Monenembo.
Est-ce une mise en garde, un avertissement ou un conseil ? Difficile à préciser tant le ton, les mots, leur degré d’intensité et d’expressivité s’apparentent plutôt à une menace qu’à un conseil. Un adage populaire de la basse côte dit : « Quand c’est sur le singe, on dit c’est bien visé ». Le ridicule est de se fâcher contre quelqu’un qui ignore même ton existence, c’est le cas de cet écrivain en manque d’imagination rongé par la hantise de la haine. Monenembo voit certainement cette Guinée à travers un prisme qui lui est particulier. Il donne l’impression de vouloir modifier l’histoire de son pays à sa convenance pour le faire ingurgiter aux nigauds de sa catégorie.
Dommage pour cet homme égaré qui ignore les véritables valeurs culturelles et cultuelles de son terroir. Les préceptes du coran enseignent qu’il faut respecter le chef, petit ou grand soit-il, que vous l’aimiez ou pas. Celui qui a perdu sa foi, celui qui se renie et renie même son origine ne peut que porter des jugements subjectifs sur les hommes contre lesquels il écume de haine. Monenembo traite de haineux tous les présidents guinéens de Sékou Touré à Alpha Condé en passant par Lansana Conté. La haine se définit comme un sentiment agressif et violent qui donne envie de nuire à quelqu’un. C’est absurde de dire qu’un chef d’Etat est haineux. En tant que père de la nation à qui il peut en vouloir et pour quoi ?
La vérité est que Monenembo est rongé par une hantise de la haine, celle qu’il nourrit aveuglément contre ceux qui ne sont pas lui, qui ne sont pas ce qu’il désire. L’individu peut il se substituer à la nation ? N’est-ce pas là une folie ou une attitude démentielle ? Les élèves et même les professeurs qui ont en charge d’enseigner ses romans au programme, éprouvent une certaine difficulté à le comprendre et à persuader les élèves autour des idées qu’il avance. A le lire on sent sourdre une haine, un mépris qui l’obsède et qui l’amène à chosifier tous les personnages qu’il peint de façon grotesque et injurieux. C’est dans l’euphorie de la prise du pouvoir par l’armée en 1984 et du ressentiment que certains hauts placés avaient pour le régime défunt, que les romans Crapaud-brousse et Ecailles du ciel ont été retenus dans le programme de français au lycée.
Aujourd’hui le masque de cet écrivain est tombé car il est allé à la dérive de sa vocation d’écrivain. On se rend compte qu’il est un véritable activiste, un militant actif pour une cause qu’il ne cache même plus. Les prix qui lui ont été donnés n’ont certainement pas tenu compte du fait que l’homme est un connu inconnu et un inconnu connu. Monenembo à travers cette déclaration vient de mettre en exergue ses réelles motivations et le sens de son combat. Militer est un droit mais, pour une personne qui a atteint une certaine notoriété, il faut soigner ses propos, et mesurer leur ampleur. Seuls les présidents guinéens sont haineux, aucun autre guinéen ne l’est donc, leur départ devait signifier la fin de la haine en principe.
Monenembo un adage populaire malinké dit : « Quand tu te fais couper comme un fromager, choir comme une tige de gombo, les gens te ramasseront comme une poignée de coton ». Tu as déçu tes admirateurs et cette jeune génération qui rêvait de trouver en toi un modèle, une référence. Serais-tu le bouc émissaire d’une cause perdue et que tu n’arrives plus à contenir ? Cela se comprend aisément à travers ton positionnement et le fil directeur de toutes tes œuvres monolithiques. Tes propos ne sont rien d’autres qu’une menace caractéristique d’un individu dont la raison a vacillé. Ahmed Sékou Touré que tu n’as jamais aimé et dont l’esprit t’empêche de dormir a dit : « L’homme qui s’apprête à traire une lionne n’a que faire des bourdonnements d’une mouche ».
Colonel Doumbouya n’est pas un enfant, il a bien mesuré l’immensité de sa tâche avant d’agir. Il est constant et équilibré, il fera pour son pays ce qui est bon pour lui. Il ne tiendra absolument pas compte des propos d’un agitateur hypocrite qui croit pouvoir voiler ses véritables intentions. Et retiens que : « Tout homme qui passe sa vie à critiquer, ne sera jamais critiqué car il ne sera jamais ce qu’il veut être. » pour guérir ce mal morbide qui te ronge, il faut changer de genre romanesque, afin de dégager cette forte haine viscérale qui bout en toi. Le présent de la Guinée exige de tout guinéen patriote et réfléchi de la retenue, de la sagesse, de la franchise et de la sincérité. Les guinéens n’ont plus besoin d’exhumer les rancœurs contenues dans un passé qu’ils sont décidés à oublier.
L’important et le plus urgent aujourd’hui c’est de veiller à la réussite de cette transition pour qu’elle soit enfin la dernière pour le pays. Chacun doit apporter sa part de contribution à sa réussite en faisant de bonnes propositions mais pas de menaces comme le fait Thierno Monenembo. Heureusement on l’a vite compris et qu’il sache que son désir à lui ne saurait se substituer au désir collectif.
Mohamed Soumah, Citoyen Guinéen