EDITORIAL : Les coups d’Etat en Afrique ont bien leur justification
Il n’est pas d’endroit autre que l’Afrique, où la formule « le pouvoir est au bout du fusil » ne soit la plus appropriée. En Afrique de l’ouest seul le Sénégal n’a pas encore été touché par l’intervention des militaires. On a pu croire que ce phénomène était localisé à quelques Etats plus disposés que d’autres, mais tous presque ont été frappés. On a pu croire que seuls les lendemains d’indépendance portaient la menace militaire, mais aujourd’hui encore des coups d’Etats militaires ont lieu.
Mais revenons à notre propos : qu’est-ce qu’un coup d’Etat militaire ? On peut le définir simplement en disant que c’est une pratique volontaire et consciente de l’armée ou d’une partie de celle-ci pour s’emparer du pouvoir de l’Etat. La plus part des prises de pouvoir ressemblent à des coups de main( attaque armée de courte durée, exécutée par quelques hommes. Mais pourquoi les putschs sont légion en Afrique au sud du Sahara ? Pour bien des analystes politiques, la société africaine noire souffre de blocages. En Guinée, au Mali, au Niger, au Tchad, au Nigeria, au Ghana, au TOGO, au Liberia..la corruption, le népotisme, l’ethnocentrisme, la pauvreté, l’analphabétisme, le désordre sont autant de tares que de signes révélateurs. Pour dissoudre ces blocages, ni le pluripartisme, ni le parti unique n’apportent de solutions. Il ne reste plus qu’un seul recours : l’intervention militaire, et le régime militaire, pour mettre fin au désordre.
Editorial signé Aboubacar CAMARA chroniqueur scientifique