Guinée : la justice, la boussole de la Transition CNRD
Au lendemain de sa prise du pouvoir dans les circonstances que tout le monde connaît, le colonel Mamadi Doumbouya a annoncé, la main sur le cœur, que dorénavant la justice sera la boussole qui guidera les Guinéens dans leur vie quotidienne. L’Homme du 5 Septembre a réitéré cet engagement la semaine dernière lors des interviews accordées tour à tour à la presse nationale et à France 24. Il dit faire confiance à la justice pour dire le droit, uniquement le droit afin que les Guinéens soient enfin réconciliés avec eux-mêmes et avec leur histoire aussi tumultueuse soit-elle. Lorsqu’il a été interpellé par rapport au cas de l’ancien président, Pr. Alpha Condé (en détention depuis sa chute), et à la question des audits à venir, le président du CNRD, président de la Transition, chef de l’Etat, chef suprême des Armées, le colonel patriote Mamadi Doumbouya a clairement fait savoir que l’Exécutif ne va pas s’immiscer dans les affaires qui relèvent de la justice. Après 63 ans d’indépendance, les citoyens guinéens continuent de se plaindre des cas d’injustice sous les différents régimes qui ont eu à se succéder de 1958 à 2021 dans leur pays. L’Association des victimes du camp Boiro ne rate aucune occasion pour rappeler les graves atteintes aux droits de l’homme sous Sékou Touré, premier président de la Guinée indépendante. Quant aux victimes du 4 Juillet 1985 (sous Lansana Conté), elles ne cessent de réclamer qu’on les rétablisse dignement dans leurs droits. Pendant la transition CNDD conduite par le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara, la Guinée a enregistré les tragiques événements du 28 septembre 2009. Ce jour-là, l’on s’en souvient, une manifestation pacifique des forces vives de la nation contre une éventuelle candidature du chef de la junte à la présidentielle a été réprimée dans le sang. Selon l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme, il y a eu plus de 150 personnes tuées et des dizaines de femmes et de filles violées. Douze après ces massacres, les victimes et leurs proches attendent désespérément la tenue d’un procès pour situer les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire tragique. Pendant la présidence du professeur Alpha Condé (2010-2021), des cas de morts ont été déplorés, notamment pendant les manifestations politiques le long de la route ‘’Le Prince’’, le fief de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Les parents de ces victimes se battent pour que justice leur soit rendue. Avec l’avènement du CNRD, à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, l’espoir d’une justice pour tous est né en Guinée. Comme indiqué plus haut, l’actuel locataire du palais Mohamed 5, pendant cette transition qu’il est en train de conduire avec intelligence, sagesse et maestria, attache du prix à la séparation effective des pouvoirs, par ricochet à l’indépendance totale de la justice. Pour gagner son pari, il a nécessairement besoin du soutien total et de l’accompagnement désintéressé aussi bien des Guinéens de l’intérieur que de la diaspora.
IBRAHIMA SORY CISSE