Dadis : entre la joie d’un retour au bercail et la crainte d’un procès
Le mardi dernier, les anciens présidents de la transition CNDD (Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté) ont été autorisés par le CNRD, dirigé par le colonel patriote Mamadi DOUMBOUYA, à rentrer au pays après onze ans d’exil. C’est à travers un communiqué lu à la télévision nationale que cette annonce a été faite, à la grande joie des proches de deux personnes concernées. « Dans le cadre de son programme de renforcement de l’unité nationale et d’apaisement, le CNRD et son président, Colonel Mamadi DOUMBOUYA, ont accueilli favorablement les demandes de visite au pays formulées par les anciens chefs d’Etat vivant à l’étranger, le commandant à la retraite, Moussa Dadis Camara et le général d’armée à la retraite, Sékouba Konate…Le gouvernement de la République sera instruit très prochainement par le président Mamadi DOUMBOUYA à prendre attache avec les deux(2) anciens chefs d’Etat pour examiner au cas par cas les modalités concrètes des visites susmentionnées », a déclaré la porte-parole du CNRD, Lieutenant-colonel Aminata DIALLO.
Pour rappel, c’est au lendemain de la mort du général-président Lansana CONTÉ, en décembre 2008, que le capitaine Moussa Dadis CAMARA et ses compagnons du CNDD se sont emparés du pouvoir. La suite, on la connaît. Le 3 décembre 2009, le chef de la junte a survécu à une tentative d’assassinat de la part de son aide de camp, Toumba Diakité. Grièvement blessé à la tête, le natif de Koulé (N’zérékoré) a été évacué d’urgence à Rabat (Maroc) pour y recevoir des soins appropriés. Par la suite, il est allé poursuivre sa convalescence, à Ouagadougou, au Burkina Faso, le pays Blaise Compaoré, celui qui était alors le médiateur dans la crise guinéenne. Quant au général Sékouba Konaté, le deuxième vice-président du CNDD, il a eu l’insigne honneur de conduire la deuxième phase de la transition qui aboutira à l’élection du Pr. Alpha CONDE à la magistrature suprême du pays. Pendant toute la présidence de ce dernier, le général Sékouba KONATÉ est resté loin de la Guinée.
C’est finalement le CNRD, à sa tête le colonel Mamadi DOUMBOUYA, qui vient de donner l’opportunité à ces deux anciens chefs d’Etat de revenir au bercail, pour le plus grand bonheur de leurs proches. Mais il y a un fait que l’on ne peut pas occulter, c’est le dossier du 28 septembre qui attend le capitaine Moussa Dadis Camara. Un dossier relatif au massacre du 28 septembre 2009 (plus de 150 morts et des dizaines de femmes et de filles violées).
Donc au-delà de la légitime joie qu’éprouvent les soutiens de Dadis à l’annonce de son retour, ces derniers ne devraient pas perdre de vue cette épée de Damoclès que représente le procès du massacre du 28 septembre dont la tenue est réclamée avec insistance aussi bien par les victimes que par la Cour pénale internationale.Le retour des exilés démontre encore le grand humanisme du président Mamadi DOUMBOUYA , chef de l’Etat, chef suprême des Armées.
Ibrahima sory CISSE