CEDEAO : ce que les Guinéens attendent du sommet du 12 décembre
Lors du sommet de la CEDEAO prévu le 12 décembre prochain, la transition guinéenne sera, sans nul doute, au centre des discussions entre chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région. Il est à espérer vivement que des décisions objectives et réalistes seront prises concernant la Guinée, qui, on le sait, vient de loin. Au lendemain de la prise du pouvoir par le colonel Mamadi Doumbouya et ses compagnons du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), les organisations sous-régionales et continentales (CEDEAO, UA) ainsi que certains partenaires bi et multilatéraux se sont empressés de brandir des menaces de sanctions contre la Guinée. La CEDEAO a cru devoir suspendre notre pays de toutes ses instances et a exigé la tenue de nouvelles élections dans six mois. Par la suite, ce sont les Etats-Unis, par la voix de leur président, Joe Biden, qui a annoncé le retrait prochain de la Guinée du programme AGOA qui accorde d’importants avantages commerciaux aux pays africains. Des sanctions et des menaces de sanctions que ne comprennent pas les Guinéens, dans leur immense majorité.
Le colonel patriote Mamadi Doumbouya, dans ses premières déclarations, a clairement pris l’engagement patriotique de conduire une transition apaisée et inclusive pour organiser des élections transparentes et dont les résultats seront acceptés de tous, de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Et Dieu seul sait que les actes posés à ce jour par l’Homme du 5 septembre sont unanimement salués par les Guinéens de l’intérieur et de la Diaspora.
Pour réussir leur noble mission de rassemblement et de développement, le CNRD et son président ainsi que le gouvernement de transition devraient bénéficier de l’accompagnement, de bout en bout, de la communauté internationale. La semaine dernière, le président de la Commission de l’Union africaine et son homologue de la CEDEAO sont venus à Conakry pour échanger avec les autorités guinéennes sur le processus de transition. Une visite au terme de laquelle les deux diplomates se sont félicités sincèrement des décisions importantes prises par les nouvelles autorités guinéennes dans le cadre de la conduite d’une transition apaisée et inclusive. Ils ont réitéré par la même occasion la disponibilité de leurs organisations respectives à apporter leur appui à la Guinée.
Comme indiqué plus haut, les Guinéens attendent des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO qu’ils prennent le 12 décembre des décisions allant dans le sens d’un accompagnement de la transition guinéenne sous le leadership éclairé de l’homme dont l’avènement au pouvoir a donné de l’espoir au peuple de Guinée dans son ensemble. Oui à un accompagnement multiforme des partenaires, non aux sanctions !
Ibrahima sory CISSE