Durée de la transition en Guinée : « en six mois, une élection ne peut pas être crédible ».
La question que tous les observateurs avertis se posent aujourd’hui est de savoir pourquoi la CEDEAO voudrait-elle vaille que vaille imposer à la Guinée la tenue des élections dans six mois. Il faut dire clairement que cela est irréaliste à tout point de vue. Bon nombre d’observateurs pensent, à juste raison, qu’il serait illusoire d’organiser des élections libres et transparentes en Guinée en six mois. En observant le climat socio-politique de la Guinée
« Il faut être réaliste. En six mois, une élection ne peut pas être crédible. Je le dis en toute sincérité. »,
Comme l’on s’y attendait bien, lors du sommet de la CEDEAO qui s’est tenu le dimanche 12 décembre 2021 à Abuja (Nigeria), la situation guinéenne a été au centre des discussions entre chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région. Dans le communiqué final, l’on s’est réjoui d’une évolution positive et encourageante du traitement du dossier de l’ancien président, le professeur Alpha Condé, qui a été transféré du palais Mohamed 5 à la résidence de son épouse, Hadja Djènè Kaba, à Landreah (commune de Dixinn). L’organisation sous-réginale a en revanche insisté sur la tenue des élections dans six mois, la mise en place du CNT d’ici le 31 décembre et la publication d’un chronogramme.
Le colonel patriote Mamadi Doumbouya, dans ses premières déclarations, a clairement pris l’engagement patriotique de conduire une transition apaisée et inclusive pour organiser des élections transparentes et dont les résultats seront acceptés de tous, de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Et Dieu seul sait que les actes posés à ce jour par l’Homme du 5 septembre sont unanimement salués par les Guinéens de l’intérieur et de la Diaspora. Le gouvernement de transition a été mis en place. Une équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Mohamed Béavogui qui s’est mise au travail avec abnégation pour répondre aux légitimes et nombreuses attentes des Guinéens dans divers secteurs de la vie nationale. Il ne reste plus que la mise en place du CNT, qui fera office d’organe législatif pendant la transition. Pour 81 places, le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a reçu plus de 700 dossiers. Il va falloir donc un arbitrage rigoureux pour désigner in fine les femmes et les hommes qui siégeront au CNT. C’est en ce moment que la question relative à la durée de la transition sera tranchée en toute transparence et toute liberté.
Pour réussir leur noble mission de rassemblement et de développement, le CNRD et son président ainsi que le gouvernement de transition devraient bénéficier de l’accompagnement, de bout en bout, de la CEDEAO et de l’ensemble de la communauté internationale.
Ibrahima sory CISSE