Lors de son sommet extraordinaire qui s’est tenu hier dimanche 9 décembre, à Accra, au Ghana, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) a pris de lourdes sanctions contre les autorités de la transition au Mali (fermeture des frontières, gel des comptes à la BCEAO, rappel des ambassadeurs, etc.). Pour beaucoup d’observateurs avertis, il y a bel et bien une main noire derrière ces décisions qui risquent d’envenimer la situation. Nombreux sont ceux qui croient dur comme fer que les chefs d’Etat de la CEDEAO se laissent manipuler par des puissances et organisations internationales dont les intérêts ne sont pas forcément ceux du peuple souverain du Mali. Ce pays frère, depuis des décennies, fait face à une guerre dans sa partie Nord. Malgré l’intervention de la France et de l’ONU, la situation est loin de s’améliorer, au grand dam des populations maliennes qui n’aspirent qu’à vivre dans la tranquillité, la paix, la fraternité et l’entente. Il y en a qui vont jusqu’à lier ces sanctions de la CEDEAO à la présence supposée des mercenaires russes du groupe Wagner dans le pays de Modibo Keïta. Une présence contre laquelle la France et ses partenaires occidentaux sont vent debout.
Au lieu d’être un syndicat de chefs d’Etat ou une organisation instrumentalisée à dessein par des puissances internationales, la CEDEAO devrait être une CEDEAO des peuples. Après plus de 60 ans d’indépendance, les États africains en général et ceux de l’Afrique de l’ouest en particulier ne devraient plus accepter de recevoir des diktats de Paris, de Londres, de Bruxelles ou de Washington par rapport à leur gestion interne qui relève strictement de leur souveraineté.
Il est à espérer que la CEDEAO, dont les décisions sont de plus en plus décriées par les populations à la base, saura agir avec discernement dans la gestion de la transition guinéenne. Depuis le 5 septembre, c’est un jeune officier patriote, le colonel Mamadi Doumbouya qui est aux commandes de la Guinée. Il a solennellement promis et juré de faire de ce pays un havre de paix et d’amener les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora à se réconcilier avec leur histoire, à se pardonner, à regarder dans la même direction et à se donner la main pour investir résolument le vaste chantier du développement durable et multisectoriel. A ce jour, l’ancien commandant du Groupement des Forces Spéciales incarne l’espoir et le renouveau. Il donne entière satisfaction à ses compatriotes répartis sur les quatre régions naturelles que compte le pays (Basse Guinée, Moyenne Guinée, Haute Guinée, Guinée forestière).
Ibrahima sory CISSE