Guinée: la classe politique, le maillon faible de la transition?

Le samedi dernier, le président du CNRD, président de la transition, chef de l’État, chef suprême des Armées, le colonel patriote Mamadi Doumbouya, a reçu au palais

Mohammed 5 les acteurs politiques. Comme il fallait s’y attendre, la question relative à la mise en place du CNT a été abordée au cours de cette rencontre. Mais de l’avis de tous les observateurs de la scène politique guinéenne, ce retard accusé dans la constitution du 4ème organe de la transition n’est pas du tout imputable aux autorités de la transition, dont le patriotisme, la probité et la bonne foi sont au-dessus de tout soupçon. Ce sont plutôt les partis politiques qui se sont montrés incapables de trouver un consensus autour de la désignation des hommes et des femmes devant les représenter au futur CNT. Pour les 15 places qui leur ont accordées, ils ont présenté plus d’une centaine de dossiers de candidature. Ce qui aura largement contribué à complexifier les choses pour le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le département de tutelle. Lors de la rencontre du samedi dernier, les acteurs politiques ont été à nouveau placés devant leur responsabilité.

Feu Jean Marie Doré, l’on s’en souvient, avait fait une sortie fracassante sous le régime Conté pour dire à qui voulait l’entendre que l’opposition guinéenne était la plus bête d’Afrique. Avec le recul, beaucoup donnent raison à l’ancien Premier ministre de la transition CNDD. Il serait souhaitable que la classe politique, dans son ensemble, accepte de balayer devant sa porte, au risque de passer, aux yeux de beaucoup, pour le maillon faible ou le canard boiteux de la transition guinéenne.

Depuis sa prise du pouvoir, le colonel-président Mamadi Doumbouya a toujours fait preuve de bonne volonté pour mener à bien le processus de refondation de l’État, rassembler les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora, et organiser in fine des élections libres et transparentes,  de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Des élections auxquelles aucun membre des organes de la transition (Président de la transition, CNRD, Gouvernement de transition, Conseil national de la transition) ne sera candidat.

Ibrahima sory CISSE