Depuis quelque temps, l’heure est à la récupération des biens et des domaines de l’État en Guinée. Hier lundi 21 février, il y a eu une rencontre au camp Almamy Samory Touré entre des membres du CNRD ( Colonel Sadiba Koulibaly, Colonel Amara Camara, Colonel Balla Samoura) et des leaders politiques dont Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré. Une occasion que le CNRD a mise à profit pour réitérer sa ferme détermination à ne pas reculer dans la récupération des biens et des domaines appartenant à l’État. Le chef d’état-major général des armées, le colonel Sadiba Koulibaly, a par ailleurs fait comprendre aux acteurs politiques présents à la rencontre que le président de la transition, président du CNRD, chef de l’État, chef suprême des Armées, le colonel Mamadi Doumbouya a lui même renoncé à son bail de 60 ans, à Dixinn. Un bon exemple qui devrait être suivi par toutes celles et tous ceux qui sont concernés par cette salutaire campagne de récupération des biens et domaines de l’État.
Ces dernières années, on le sait, des biens de l’État, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays, ont été vendus ou spoliés par des cadres occupant de hautes fonctions. Aussi incroyable que cela puisse paraître, des départements ministériels, des tribunaux de première instance et autres services publics importants sont logés dans des bâtiments appartenant à des particuliers.
Avec l’avènement du CNRD au pouvoir, la donne semble changer dans le sens souhaité par l’écrasante majorité de la population. Son valeureux président, le colonel Mamadi Doumbouya, a promis et juré de faire de la justice la boussole pour tout le monde pendant cette transition. Le CNRD et le gouvernement de transition ne feront de tort à aucun Guinéen mais ils feront tout pour rétablir l’État dans ses droits au bénéfice de tous les fils et filles du pays.
La semaine dernière, le Patrimoine bâti public a explicitement demandé aux occupants des domaines et bâtiments de l’État ( à Dixinn, à la Cité ministérielle, au Petit bateau, à la Minière) de quitter avant le 28 février à 10 heures. Mais pour des raisons évidentes, c’est le cas des leaders politiques (Mamadou Cellou Dalein de l’UFDG et Sidya Touré de l’UFR) qui a aussitôt donné lieu à des commentaires et à des interprétations de toutes sortes. Les deux anciens Premiers ministres ont par la suite fait des sorties pour justifier l’acquisition des domaines qu’ils occupent présentement.
Pour beaucoup d’observateurs, au lieu de se victimiser ou verser dans la manipulation de leurs militants dans une affaire qui n’a rien de politique, ces deux prétendants au fauteuil présidentiel devraient plutôt donner le bon exemple en se soumettant à la loi, et en restituant à l’État qui lui appartient. Si tous les Premiers ministres ou ministres pouvaient se donner le droit d’acquérir, dans des conditions troubles que l’on sait, les domaines de l’État, la génération future n’aurait que ses yeux pour pleurer. Comme l’a rappelé le porte-parole du gouvernement, il y a plus de 80 familles qui sont concernées pour cette phase. Même si l’on est ancien Premier ministre ou à la tête d’une grande formation politique, l’on ne peut pas se mettre au-dessus de la loi. Que cela soit clair pour tout le monde.
Ibrahima sory CISSE