Qui pouvait l’imaginer en 1998? Le RPG tente de confier son destin aux héritiers du Général Lansana Conté. Eh bien! cest Kassory Fofana qui peut rassembler, selon certains jeunes militants convaincus.
Finalement, les cadres de ce parti, essaient néanmoins de poser un acte fort. Placer un fils de la Basse côte à la tête d’un parti connu pour son encrage en haute Guinée.
Le RPG arc en ciel veut survivre au coup d’Etat du 5 septembre 2021. Il essaie de s’organiser autour d’un leader et c’est la volonté du fondateur qui se fera. Certainement. Le Président Alpha Condé a bien alerté sur la nécessité d’animer les structures, pour éviter le sort subi par le PDG RDA et le PUP. Les deux anciens partis politiques au pouvoir, auront de la peine à se refaire une nouvelle santé. Pour le PDG, ce fut la conséquence d’un règne de trop. Les putschistes du 3 avril avaient bien pris leur temps, pour le détruire. Eux-mêmes pour la plupart, issue du système, n’ont pas tardé à faire de la transhumance.
Le PUP nait donc, des cendres de ce qui était depuis 58 le parti dominant et du Comité militaire pour le redressement national. C’est le parti crée pour Conté. Il est parti du sommet et les ministres se sont chargés de son implantation. C’est donc à juste raison, qu’il s’est affaiblit après le décès du Général Président. Les ministres, militants circonstanciels à la recherche d’opportunités, ont vite choisi le gagnant. Même ceux qui ne l’ont pas fait à temps, finissent par chérir leur farouche opposant des années 90, Alpha Condé.
Voyons donc ce qui se passe maintenant au sein du RPG devenu RPG arc en ciel. Les vrais militants ont disparu. Certains sont à la merci de ceux qui les avaient combattus et qui au début du premier quinquennat, jurait de ne jamais travailler avec eux. Ibrahima Kassory Fofana en fut un. L’ancien premier ministre avait en effet rejoint l’opposition incarnée par Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté à l’époque. Par deux fois, il a évalué son poids électoral. Moins d’1% de voix au premier tour de la présidentielle de 2010, un siège à l’issue des législatives de 2013 et des défaites à Forécariah, sa préfecture natale, face au RPG, l’UFDG et l’UFR. Kassory a donc été réaliste. Avec la défunte Guinée Pour Tous (GPT), il ne pouvait pas aller loin.
Il a été réaliste et il a su profiter de la faiblesse des cadres convaincus du RPG originel. D’abord, Dr Mohamed Diané et tous les autres se sont décrédibilisés dans leur propre bastion. Mais ils ont aussi manqué d’étoffe nécessaire pour parler aux guinéens, mieux que Alpha Condé. Ils sont restés sous ses aisselles, sans jamais oser prouver, qu’ils pouvaient assurer la continuité. Ils n’ont pas de choix que de confier ce grand parti, aux anciens dignitaires de Lansana Conté qu’ils ont combattu politiquement, pendant une vingtaine d’années.
Le RPG, aux mains de Kassory, Kiridi Bangoura et les autres en appoint, certains cadres du parti semblent plus rassurés, d’autres non.
Pourra-t-on enfin rompre avec cette tradition qui voudrait que les leaders des partis soient issus des communautés les plus représentés en leur sein ? Un leader malinké pour gérer le RPG plus fort en haute Guinée ? Un leader peul pour gérer l’UFDG, plus fort au Fouta ? Un leader Kono, pour gérer l’UPG plus fort en Guinée forestière ? Et un leader sousou pour gérer le Parti de l’Unité et du Progrès, plus fort en Basse Côte (à l’époque) ? Quelque soit le nom du prochain dirigeant, s’il est de la Basse Côte, de la moyenne Guinée ou de la Guinée forestière et qu’il est accepté à Siguiri, Kankan, Kouroussa et partout en Haute Guinée, le RPG arc en ciel pourra se vanter d’être devenu un parti transversal.
par Jacques LEWA