Macky Sall: ce voisin de la Guinée qui lui veut du mal
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Macky Sall, le président sénégalais, par ailleurs président en exercice de l’Union africaine annonce que la CEDEAO, lors de son sommet extraordinaire prévu le 04 juin à Accra (Ghana), va devoir prendre des mesures, autrement dit des sanctions contre la Guinée du colonel patriote Mamadi Doumbouya, dont le seul crime est d’avoir choisi d’agir uniquement dans l’intérêt supérieur du peuple souverain de Guinée.
Le chef de l’État sénégalais donne ainsi raison à ceux qui l’ont toujours présenté comme un voisin de la Guinée qui lui veut du mal. Lorsque l’épidémie d’Ebola a été déclarée en Guinée, l’on s’en souvient, Macky Sall a été le premier, parmi les voisins directs, à s’empresser de fermer les frontières de son pays aux Guinéens. Lors d’une sortie médiatique, il n’a pas hésité à stigmatiser le jeune Guinéen qui a été considéré comme le patient zéro au Sénégal. Un traitement qui a choqué au plus haut point tous les Guinéens patriotes. A la veille de la présidentielle de 2020 en Guinée et à cause de l’hostilité à peine voilée que nourrit l’homme fort de Dakar à son égard, l’ancien président, le Professeur Alpha Condé, s’est vu dans l’obligation de fermer les frontières guinéennes avec le Sénégal.
Avec le changement de régime intervenu le 5 septembre et la réouverture des frontières, l’on a pensé, naïvement peut-être, que Macky Sall s’inscrirait désormais dans la voie du renforcement des liens d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays. Le CNRD et son valeureux président, le colonel Mamadi Doumbouya pouvaient par exemple attendre du président sénégalais qu’il se pose en un défenseur sincère de la cause de la Guinée lors des sommets extraordinaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), dont cette dernière est momentanément suspendue. Mais hélas, en lieu et place d’un accompagnement désintéressé et des conseils dignes d’un dirigeant sensible aux problèmes d’un voisin, Macky Sall semble préférer jeter de l’huile sur le feu en soutenant des sanctions injustifiables au sein d’une organisation sous-régionale de plus en plus décriée de Conakry à Ouagadougou en passant par Bamako.
Pour rappel, de 1958 à ce jour, la plupart des tentatives de déstabilisation de la Guinée sont venues du Sénégal. L’on a en mémoire encore la perfide agression du 22 novembre 1970. Ces onze dernières années, Dakar faisait finalement figure de base-arrière pour tous les opposants politiques et activistes de la société civile qui avaient juré de faire partir le professeur Alpha Condé par tous les moyens.
Malick Sall et ses pairs de la CEDEAO ou de l’Union africaine seraient bien inspirés d’accompagner la transition en Guinée au lieu de brandir des menaces de sanctions qui, généralement, sont contre-productives en ce sens qu’elles contribueront à plutôt à compliquer et retarder les choses. A méditer !
Le président Colonel Mamadi Doumbouya et ses compagnons du CNRD sont une chance pour la Guinée profitons-en.
Avançons et aimons-nous dans la paix.
Ibrahima sory CISSE