Interdiction des manifestations de rue: le CNRD motive sa décision et tend une main sincère aux acteurs sociopolitiques
C’est le 13 mai dernier que le CNRD a annoncé l’interdiction des manifestations politiques sur la voie publique, jusqu’à l’ouverture de la campagne électorale. Comme il fallait s’y attendre, certains acteurs politiques, notamment le G-58 et le RPG Arc-en-ciel et alliés, sont aussitôt montés au créneau pour dire tout le mal qu’ils pensent de cette décision prise par les autorités de la transition. Par la même occasion, ces coalitions politiques ont sonné la mobilisation de leurs militants pour les prochaines manifestations de rue, qu’elles comptent organiser sur toute l’étendue du territoire national, avec tous les risques que cela comporte. Le lundi 30 mai, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a demandé à ce que cette mesure d’interdiction soit levée. Le CNRD n’a pas tardé à réagir à travers un communiqué lu hier mardi à la télévision nationale. Cet important organe de la transition a motivé sa décision par le caractère particulièrement violent des manifestations de rue de ces quinze dernières années en Guinée. Il a rappelé que sous le régime déchu, il y a eu plus de 700 manifestations violentes avec des centaines de morts et des destructions de biens publics et privés.
Sans oublier les victimes du 28 septembre 2009, sous la transition CNDD du capitaine Moussa Dadis Camara. Selon l’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme, l’on a enregistré plus de 150 morts et des dizaines de femmes violées lors de ces événements tragiques.
Aujourd’hui, tous les Guinéens patriotes souhaitent ne plus revivre ces genres de violences dans leur pays, qui a plutôt besoin de stabilité et de consensus pour mener à bon port le navire de la transition sous la conduite éclairée de l’ancien commandant du groupement des forces spéciales de Guinée, le colonel Mamadi Doumbouya.
Les partis politiques et les plateformes de la société civile qui brandissent à présent des menaces de manifestations de rue seraient bien inspirés de se ressaisir et de mettre beaucoup d’eau dans leur vin. Les manifestations de rue sur fond de violence et de destructions de biens publics et privés, les Guinéens n’en ont plus besoin. Ils souhaitent plutôt voir désormais leur pays s’engager résolument et de façon irréversible sur le chemin de la refondation de l’État, de la rectification institutionnelle, de la réconciliation nationale et du développement économique.
Le colonel patriote Mamadi Doumbouya et ses valeureux compagnons du CNRD sont des hommes de parole. Au lendemain de leur prise du pouvoir, ils ont promis de nettoyer la maison Guinée avant d’organiser des élections libres et transparentes, de la base au sommet. Des élections auxquelles ils ne seront pas candidats. Ils devraient donc être soutenus et accompagnés de bonne foi par toutes les forces vives de la nation au lieu de leur prêter à tort des intentions malveillantes dans la conduite de cette transition, que tous les Guinéens patriotes veulent apaisée et inclusive. Certains acteurs sociopolitiques devraient se rappeler leur situation avant le 5 septembre. Il y en a parmi eux qui étaient interdits de sortie, avec confiscation de leurs passeports et fermeture de leurs sièges. D’autres croupissaient soit en prison ou avaient fini par prendre la route de l’exil. C’est l’avènement du CNRD qui a permis de changer cette donne. Dans son communiqué, le CNRD a estimé, à juste raison, que le CNT et le Cadre de concertation inclusif demeurent les instances indiquées pour discuter, sans passion, de tous les sujets d’intérêt national.
Le colonel-président Mamadi Doumbouya et ses compagnons du CNRD sont une chance pour la Guinée profitons-en.
Avançons et aimons-nous dans la paix.
Ibrahima sory CISSE