Hier dimanche 3 juillet 2022, le sommet ordinaire des chefs de l’Etat et de gouvernement de la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) s’est tenu à Accra, au Ghana. Comme annoncé, les transitions au Mali, au Burkina Faso et en Guinée faisaient partie des sujets débattus. A l’arrivée, les sanctions économiques et financières imposées au Mali ont été levées, à la grande joie des populations de ce pays qui ont vu ces six derniers mois leurs conditions de vie se détériorer. Les avoirs du pays à la BCEAO avaient été gelés, les frontières fermées, des ambassadeurs rappelés. Cette levée de sanctions constitue donc un ouf de soulagement pour le peuple malien. Pour ce qui est du Burkina Faso, un accord a été trouvé autour d’un chronogramme de 24 mois en lieu et place de 36 mois. Ce qui, par conséquent, a évité au Pays des hommes intègres des sanctions de la CEDEAO dans un contexte sécuritaire très préoccupant.
Et ceux qui prédisaient l’apocalypse pour la Guinée au terme de ce sommet vont devoir attendre encore.
Il n’y a pas eu de sanctions contre notre pays qui, depuis le 5 septembre, est résolument engagé dans la voie de la refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle. Les dirigeants de la sous-région ont eu la bonne idée de prendre en compte les légitimes préoccupations du peuple de Guinée portées par le président du CNRD, président de la transition, chef de l’État, chef suprême des Armées, le colonel patriote Mamadi Doumbouya. Un nouveau médiateur pour la Guinée a été désigné, en la personne de l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi, après le désistement du Ghanéen Mohamed Ibn Chambas. Le sommet a donné un mois aux autorités guinéennes pour faire une nouvelle proposition par rapport au chronogramme. Mais de l’avis de tous les observateurs avertis de la scène sociopolitique guinéenne, les 36 mois adoptés par le Conseil national de la transition (CNT) sont bel et bien réalistes. Ces trois ans seront mis à profit par le CNRD et son président ainsi que par le gouvernement pour mettre de l’ordre dans le pays, au triple plan politique, économique et social. Avec l’accompagnement et l’appui des partenaires bi et multilatéraux, des élections libres et transparentes seront ensuite organisées, de la base au sommet (communales, législatives, présidentielle). Des élections auxquelles aucun membre d’un organe de la transition ne sera candidat. La bonne foi du colonel Mamadi Doumbouya et de ses fidèles compagnons du CNRD n’est plus à démontrer dans la conduite de la transition en Guinée. La CEDEAO devrait en tenir compte, en continuant de prendre de bonnes décisions en lieu et place des sanctions qui se révèlent très souvent contre-productives. A méditer.