Notre Transition doit réussir et à n’aucun cas elle doit dérouter !
Le contenu ou les étapes de la transition et sa durée, l’essentiel c’est la sincérité et de bonne foi face aux guinéens. Alors, sortons du jeu de ping-pong pour mener à bon port cette transition politique dans notre pays.
La médiation de la CEDEAO a débuté auprès des autorités et qui sera élargie aussi à l’ensemble de la classe politique et de la société civile.
Après ces premiers contacts avec les autorités de la transition, les premiers mots du médiateur ont montré que les autorités semblent être flexibles quant à la fixation de la durée de la transition sur le délai de 36 mois, cependant elles insistent sur l’importance et le maintien des activités prévues dans le chronogramme, c’est-à-dire le contenu de la transition.
Hier également, le président en exercice de la CEDEAO, Umaro Embalo en point de presse avec le président Emmanuel Macron, révélait : « On a réussi à convaincre la junte que la transition ne peut pas dépasser 24 mois… » ce qui veut dire que et le médiateur et le président en exercice de la CEDEAO ont obtenu les mêmes résultats auprès de la junte militaire. Et une chose est sûre, ces deux personnalités politiques mandatées à cet effet par l’institution sous-régionale ne peuvent pas mentir jusqu’à ce niveau et n’ont aucunement un intérêt particulier pour tenir ces propos.
Aussitôt, c’est un message du ministre guinéen en charge de l’administration du territoire et de la décentralisation apportait un démenti dans la soirée, aux propos du président Umaro Embalo, en ses termes : « Lors de la visite de la CEDEAO en Guinée, les deux parties ont porté leurs discussions sur le contenu de la transition et non sur une durée. Le gouvernement de Guinée se désolidarise complètement de cette question de durée. Mory CONDE MATD »
Cette réponse du berger à la bergère, sans tenir compte du statut de la personne qui a répondu à travers une petite phrase sur sa page Facebook, ne révèle t-elle pas de la légèreté ?
Peut-on parler d’un manque de finesse ?
Doit-on toujours répondre tout d’un coup aux déclarations des personnes mandatées par l’institution sous-régionale ?
À mon humble avis, ce jeu de cache-cache ou de ping-pong n’arrangera nullement le CNRD. On a convenu à tel, non c’est faux cela ne nous nous facilitera pas la conduite de la transition comme on le souhaite. Donc, sortons dans tout ça pour s’occuper réellement des vrais problèmes de l’heure de la transition.
En clair, l’essentiel est que la conduite de la transition soit faite de façon sincère par le CNRD pour le bien-être de tous les guinéens. Mais, sortir ses griffes contre toute position ou déclaration, et ou encore se taper la poitrine n’arrange personne surtout la junte militaire qui a aujourd’hui la totale et l’entière responsabilité dans cette transition, car cela entraînera toujours l’enlisement de la situation sociopolitique.
Les étapes de la transition et la durée, en réalité, on ne pourra jamais régler tout en cette période de transition; même si elle prendra dix ans, tout ne sera pas résolu.
Donc, passons à l’essentiel, autrement dit faisons l’économie des énergies et du temps pour faire face aux éléments qui sont obligatoires pour la bonne marche de la transition.
Le guinéen a trop souffert et continue de souffrir, c’est pourquoi cette transition doit réussir.
Ibrahima KALLO, juriste